244 000 victimes recensées en 2022, en hausse de 15% sur un an

C’est un chiffre en hausse chaque année depuis 2019. En 2022, les policiers et gendarmes ont dénombré 244.000 victimes de violences conjugales, soit 15% de plus qu’en 2021, d’après les statistiques publiées ce jeudi 16 novembre par le ministère de l’Intérieur. « En 2022, les forces de sécurité ont enregistré 244 300 victimes de violences commises par leur conjoint ou ex-conjoint, chaque victime étant comptée autant de fois que d’infractions différentes la concernant », détaille l’étude. Les victimes sont à 87% des femmes et les mis en cause à 89% des hommes.

Les infractions prises en compte sont de nature différentes : à 66%, elles sont d’ordre physique, à 30% d’ordre verbal ou psychologique et à 5%, il s’agit de violences sexuelles.

La « libération de la parole » explique en partie cette hausse

Cette hausse globale « ne rend cependant pas compte directement de l’évolution de la délinquance », d’après le service de statistique du ministère. Celui-ci met cette augmentation continue sur le compte de « la libération de la parole » et de « l’amélioration des conditions d’accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie ». Il note que le nombre de victimes enregistrées a « ainsi doublé depuis 2016 ».

Si l’on regarde les différentes évolutions dans le détail, on note que le nombre de violences sexuelles conjugales enregistrées fait un bond par rapport à 2021 (+ 21%), tout comme les violences physiques (+17%). Enfin, le rapport note une hausse nettement plus forte « des appels téléphoniques malveillants (+12 %), usurpation d’identité (+14 %) et atteintes à la vie privée », qui sont « des infractions spécifiques » créées par la loi de juillet 2020 visant à protéger les victimes de violences conjugales.

Seule une victime sur quatre porte plainte

« Comme en 2021, la Seine-Saint-Denis, la Guyane, le Pas-de-Calais, le Nord et la Réunion sont les départements qui affichent les plus forts taux de victimes enregistrées pour 1.000 habitantes âgées de 15 à 64 ans », selon le ministère. Et plus les communes sont peuplées, plus le taux de violences conjugales augmente. La plupart des victimes ont entre 20 et 45 ans (74 %), la tranche d’âge la plus concernée étant celle des 30- 34 ans qui concentre 17 % des victimes.

Comme en 2021 également, la très grande majorité des mis en cause pour violences conjugales enregistrés en 2022 sont des hommes (87 %), de nationalité française (83 %) et un peu plus âgés que les victimes.

À noter que les statistiques publiées par le ministère ce jeudi s’appuient sur les faits enregistrés par les policiers ou gendarmes en 2021. Or, seule une victime sur quatre a porté plainte, d’après l’enquête de victimation Genese 2021, qui est elle déclarative. Selon cette enquête, six personnes sur 1 000 âgées de 18 à 74 ans vivant en France métropolitaine ont déclaré avoir été victimes en 2020 de violences physiques, sexuelles ou psychologiques de la part de leur conjoint ou ex-conjoint, au cours de l’année écoulée.


Crédit: Lien source

Les commentaires sont fermés.