Incendies, records de températures… L’Amérique du Sud suffoque

Un phénomène historique se produit depuis des mois dans l’hémisphère sud. Cet été ( l’hiver en Amérique du Sud), l’Amérique du sud a traversé l’une des pires vagues de chaleur de son histoire, avec des températures 10 à 20 °C supérieures à la normale de l’époque. Un exemple : en août, les Andes chiliennes ont connu des températures de 38 à 39 °C, alors que la normale se situe autour de 18 °C. Si, au début de l’hiver, le phénomène réchauffant El Niño n’avait que peu d’impact car il était encore trop faible, celui-ci s’est renforcé depuis quelques semaines. Il a commencé à influencer la météo en Amérique du Sud au mois de septembre. L’Amérique du Sud est donc confrontée à deux sources de réchauffement : celle provenant des émissions de gaz à effet de serre en premier qui amplifie l’intensité des dômes de chaleur, puis celle grandissante issue d’El Niño.

Lors d’un concert de la superstar américaine Taylor Swift à Rio le 17 novembre, une fan de 23 ans est décédée. Les organisateurs de l’évènement sont vivement critiqués pour avoir refusé de permettre aux spectateurs d’apporter des bouteilles d’eau dans le stade. | REUTERS

Lors d’un concert de la superstar américaine Taylor Swift à Rio le 17 novembre, une fan de 23 ans est décédée. Les organisateurs de l’évènement sont vivement critiqués pour avoir refusé de permettre aux spectateurs d’apporter des bouteilles d’eau dans le stade. | REUTERS

Une température ressentie de 59,7 °C au Brésil

Un pays est particulièrement touché : le Brésil où la canicule est sans précédent en termes d’intensité et d’étendue. À Rio de Janeiro, la situation est particulièrement critique : le mercure a grimpé lundi jusqu’à 43,8 °C, et la température ressentie a atteint un niveau ahurissant de 59,7. Une chaleur étouffante, bien au-delà des normales saisonnières, qui a mis en alerte rouge neuf des vingt-sept États brésiliens.

L’impact de cette canicule va au-delà du simple inconfort thermique. Les systèmes de climatisation fonctionnent à plein régime pour tenter de contrer la chaleur, engendrant des records de consommation électrique. Cette surutilisation de l’électricité met à rude épreuve les infrastructures énergétiques du pays, déjà fragilisées. Le pic de consommation a atteint plus de 100 000 mégawatts, un chiffre qui reflète la gravité de la situation et souligne la dépendance de la population brésilienne aux systèmes de refroidissement face à de telles conditions climatiques extrêmes.

Bolivie, des températures records, décès de 13 personnes

Au moins treize personnes sont mortes d’un « coup de chaleur » ces derniers jours en Bolivie dans le département de Santa Cruz (est), à la frontière du Brésil. Selon le ministère de la Santé, elles « sont mortes d’un coup de chaleur ». Le Service national de Météorologie et d’Hydrologie (Senamhi) rapportait lundi qu’au moins 15 villes du nord, de l’est et du sud-est du pays ont enregistré des records de chaleur. Dans les villages de Santa Cruz, la température se situait entre 36 °C et 41 °C, selon Senamhi. Un pic de chaleur extrême a été enregistré dans la ville de Yacuiba ( à la frontière avec l’Argentine) où le thermomètre a atteint 44,9 °C, battant ainsi le record de 1974 qui était de 43 °C.

Des incendies « hors de contrôle » sévissent dans le Pantanal brésilien, plus grande zone humide de la planète et sanctuaire de biodiversité. | VIA REUTERS

Des incendies « hors de contrôle » sévissent dans le Pantanal brésilien, plus grande zone humide de la planète et sanctuaire de biodiversité. | VIA REUTERS

Des milliers d’incendies « hors de contrôle »

Première conséquence de ces vagues de chaleur exceptionnelles : une sécheresse qui touche une grande partie du continent, par exemple dans la jungle tropicale. Au Brésil, la région du Pantanal, célèbre pour ses jaguars, est en proie à des feux depuis plusieurs semaines. Les satellites de l’Institut brésilien de recherches spatiales (Inpe) ont détecté 2 256 foyers d’incendie dans la région du 1er au 12 novembre, soit 11 fois plus que sur tout le mois de novembre 2022. Selon les données recueillies par l’ONG Institut Centre de Vie (ICV), 32 % de la surface du Parc National du Pantanal a été atteinte par les flammes depuis plus d’un mois.

En Bolivie, les départements de Santa Cruz, Beni (nord-est) et La Paz (ouest) sont également en proie aux flammes qui ont consumé ces dernières semaines 2,9 millions d’hectares dont 2 millions d’hectares de maquis et de prairies et 935 000 hectares de forêts.

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