l’enquête des cybergendarmes sur des échanges de contenus pédosexuels aboutit à l’international

lls ne pensaient pas ferrer un si gros poisson. Les gendarmes de la section de recherches de Bordeaux viennent de boucler une enquête sur des échanges de contenus pédosexuelsvia la messagerie chiffrée Signal. Au terme de leurs investigations, près de 800 utilisateurs de 80 nationalités différentes ont été identifiés dans le monde entier et neuf personnes ont été interpellées en France la semaine…

lls ne pensaient pas ferrer un si gros poisson. Les gendarmes de la section de recherches de Bordeaux viennent de boucler une enquête sur des échanges de contenus pédosexuels via la messagerie chiffrée Signal. Au terme de leurs investigations, près de 800 utilisateurs de 80 nationalités différentes ont été identifiés dans le monde entier et neuf personnes ont été interpellées en France la semaine passée.

En février dernier, un trentenaire est en garde à vue à la brigade de gendarmerie de Marmande. Il doit s’expliquer sur les 16 000 images et 2 000 vidéos à caractère pédopornographiques retrouvées dans ses trois téléphones et son ordinateur. Les gendarmes lot-et-garonnais ne tardent pas à s’apercevoir que son téléphone portable sert de relais et qu’il est, sur Signal, l’administrateur de plusieurs groupes à l’activité pédocriminelle. Jugé en avril à Agen, il a été condamné à un suivi sociojudiciaire.

« Signal 33 »

À la section de recherches de Bordeaux, les cybergendarmes de l’antenne du C3N (Centre de lutte contre les criminalités numériques) exploitent les différents supports numériques du Marmandais. Ils vont rapidement entraîner dans leur enquête, baptisée « Signal 33 », la division des atteintes aux personnes du C3N, plusieurs parquets de France, Europol, Interpol, la Hongrie, la Belgique, l’Espagne, la Bulgarie, l’Ukraine, la Finlande et la Roumanie, pays où des membres des groupes de discussion sont identifiés.

« Il n’y a pas un profil type. Cela va de Monsieur tout le monde aux gens en contact avec des enfants de par leur profession »

Car coopération internationale et coordination des moyens sont les maîtres mots de « Signal 33 » qui a virtuellement mené les enquêteurs jusqu’en Russie, en Inde ou en Amérique du Sud. Les cybergendarmes girondins mettent d’abord en évidence sept groupes sur Signal, trois sites d’hébergement de fichiers et huit administrateurs échangeant quotidiennement des contenus pédosexuels. « Des images très dures », confie un proche du dossier. « Tant par l’âge des enfants sur les photos et vidéos que par les actes subis. »

Grâce aux données extraites et exploitées par les gendarmes, en plus des neuf personnes interpellées, de Lille à Paris en passant par Narbonne, une vingtaine l’a été cette semaine en Europe. Certains mis en cause ont déjà été placés en détention provisoire.

Vague d’interpellations

Les infractions reprochées sont celles d’administration de plateforme en ligne pour permettre une transaction illicite, d’agressions sexuelles ou de viols de mineurs de moins de 15 ans pour les auteurs des images, de corruption de mineur ou encore de diffusion d’image en lien avec l’exploitation sexuelle de mineurs…

« Il n’y a pas un profil type », détaille un enquêteur girondin. « Cela va de Monsieur tout le monde aux gens en contact avec des enfants de par leur profession comme un pédiatre, en passant par le voyageur amateur de séjour en Asie. »

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Au total, ce sont 200 000 fichiers illicites qui ont été découverts, 40 groupes pédocriminels inspectés sur Signal et près de 50 supports numériques saisis.

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