Des centaines de travailleurs étrangers viendront au Québec pour aider à démarrer la production de batteries de l’usine de Northvolt, a appris Radio-Canada. L’entreprise suédoise affirme qu’elle a besoin de cette expertise, tout comme la compagnie Stellantis, en Ontario, qui aura recours à des centaines de Sud-Coréens. Le gouvernement fédéral défend un nécessaire « transfert de technologie », alors que les syndicats sont sur leurs gardes.
Northvolt assure qu’elle ne fera pas venir des travailleurs étrangers pour construire l’usine en Montérégie : Les contrats de construction seront accordés à des entreprises déjà établies ici
, dit-elle. C’est plutôt pour lancer la production qu’elle aura besoin de professionnels d’ailleurs.
De l’expertise de pointe provenant de nos autres sites sera nécessaire de manière temporaire
, explique le porte-parole Laurent Therrien. Il ajoute que tout sera fait pour privilégier l’embauche d’experts locaux, quand ce sera possible.
Il faut rappeler que le démarrage de lignes de production à grande échelle dans le secteur de la batterie est une expertise qu’il faut développer au Québec.
Nous pensons que tout le monde a à y gagner si on assure le transfert de ces compétences
, explique Northvolt.
Ces propos font échos à ceux du ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie du Canada, François-Philippe Champagne. Comme on n’a jamais fabriqué de batteries chez nous, au Canada, aux États-Unis, en Amérique du Nord, généralement, il y a besoin d’un transfert de technologie
, a répondu M. Champagne, vendredi, aux journalistes qui l’interrogeaient sur la venue planifiée de centaines de travailleurs sud-coréens à Windsor, en Ontario, pour l’usine de Stellantis.
Le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne.
Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick
Des travailleurs venus d’Europe pour Northvolt
Pour le projet québécois, l’entreprise suédoise dit qu’il est trop tôt pour pouvoir chiffrer le nombre d’experts dont nous aurons besoin avec précision, mais pour donner un ordre de grandeur, il s’agira de quelques centaines de personnes, y compris les employés de Northvolt et les employés de nos fournisseurs
.
La plupart des experts de Northvolt sont en Suède, mais la compagnie compte également des équipes en Norvège, en Pologne et en Allemagne.
Northvolt peut compter sur différents prêts et subventions de Québec et d’Ottawa, pour un total de 7,3 milliards de dollars.
Les syndicats à l’affût
À Windsor, la police locale a évoqué le chiffre de 1600 travailleurs sud-coréens, ce qui a créé une controverse politique et syndicale. La future usine de batteries NextStar Energy, dont l’ouverture est prévue pour l’année prochaine, bénéficie de subventions publiques à hauteur de 15 milliards de dollars.
La coentreprise entre le géant mondial de l’automobile Stellantis et le fabricant sud-coréen de batteries LG Energy Solution est le plus gros investissement de l’histoire du secteur automobile canadien.
Notre syndicat va surveiller de près le processus de recrutement pour s’assurer que les travailleurs canadiens sont les premiers à bénéficier de cet investissement historique
, a annoncé la présidente du syndicat Unifor, Lana Payne.

L’usine de batteries Stellantis en construction à Windsor, en Ontario, le 19 juin 2023.
Photo : Radio-Canada / Patrick Morrell
Le ministre Champagne a rencontré des syndicats à ce sujet, vendredi. Il leur a assuré qu’il y aurait 2500 travailleurs canadiens pour opérer l’usine ontarienne et 2300 travailleurs canadiens pour la construire.
Pour ce qui est des travailleurs étrangers pour le projet de Stellantis, il a évoqué quelques centaines de travailleurs qui viendraient sur un an
pour s’occuper de la nouvelle machinerie et les nouveaux équipements
.
Le ministre s’est montré confiant pour les bénéfices qu’en tireront les Canadiens : Il s’agit d’une opportunité générationnelle. C’est l’une des plus grandes usines de batteries qui sera probablement là pour les décennies à venir.
Radio-Canada révélait, au début du mois, que le gouvernement du Québec n’a pas exigé de contenu québécois aux projets de la filière batterie, comme Northvolt. Pour des raisons de confidentialité, le gouvernement canadien a refusé de dire s’il avait imposé une obligation de contenu canadien dans ses ententes avec les entreprises.
Avec la collaboration de Louis Blouin
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