Papagroove, fidèle au français et à sa musique

«J’ai hâte de jouer ça en spectacle, notamment la chanson-fleuve de la fin, qui dure sept ou huit minutes. C’est là-dessus qu’on entend Martin Lizotte, notre ancien claviériste», a indiqué le batteur Sylvain Plante, il y a quelques jours, à l’occasion d’une entrevue téléphonique accordée au Progrès. Il parlait de la pièce instrumentale Désert arctique, dans laquelle on détecte l’influence du jazz.

Sur un registre très différent, plus proche du funk, le musicien originaire de Sacré-Cœur voudra aussi se frotter à Bulletin spécial. Le beat est si dansant qu’on imagine sans peine une partie de l’assistance lâchant son fou pendant que le claviériste François Therrien répétera ces mots : «Demain, y’annonce beau!»

Le fait qu’ils soient en français confirme le virage amorcé il y a un an, grâce au EP Les sabliers. Sans renoncer totalement à l’anglais, le groupe fondé en 2006 préfère s’exprimer dans sa langue natale. Il y a vu une façon de se renouveler, sans toutefois renoncer à ses allégeances musicales où cohabitent le rock, la pop et l’afrobeat, parallèlement au funk et au jazz.

«L’écriture reste néanmoins l’aspect le plus complexe. Sébastien (Francisque) travaille fort là-dessus et dans quelques chansons, on découvre sa vision du monde. C’est un homme qui s’engage. Il ne veut pas d’un propos vide de sens et nous aussi, on aime ça», raconte Sylvain Plante en donnant l’exemple de Clown Show, l’un des rares titres en anglais.

C’est une ode au changement, un thème qui revient également sur Man in the Machine, où le texte est livré en mode «spoken word», comme le faisait jadis Lucien Francoeur. Dans la même foulée, Le smat est pulsé par un beat enlevé, rehaussé par les cuivres. Le ton ironique ne déparerait pas sur un album des Hôtesses d’Hilaire, une observation à laquelle souscrit Sylvain Plante.

Quant à la manière dont l’enregistrement a été conçu, elle illustre le modus operandi de Papagroove. Le nombre de membres est passé de 13 à huit, mais ça reste un collectif dans l’âme. «J’aime cette approche parce que c’est pas juste un gars qui décide, note le batteur. Le groupe demeure actif parce qu’on est des chums, à la base, et qu’on s’aime bien. On a aussi conscience d’avoir créé de quoi, avec tous ces albums.»

C’est dans cet esprit que chacun a été invité à soumettre les compositions qui dormaient dans son tiroir, ce qui a fait jaillir des dizaines d’idées. «À la gang qu’on est, ça vient vite. Après, on a essayé des choses et l’album s’est dessiné tranquillement, jusqu’à ce qu’on arrive à neuf chansons. Nous les avons choisies en fonction du nouvel enregistrement, pas d’un éventuel spectacle», précise Sylvain Plante.

Avant de retrouver son public, justement, le groupe a de la marge pour se préparer. Si le passé est garant de l’avenir, les diffuseurs vont se manifester après la bourse RIDEAU, tenue au cœur de l’hiver. C’est avec le retour du temps doux que Papagroove prendra la route avec un nouveau spectacle, principalement sur le circuit des festivals.

«Ce band prend tout son sens en tournée. Cette fois, ce serait l’fun de jouer à Chicoutimi, pendant La Noce, de même qu’ailleurs au Québec. On veut également retourner dans l’ouest du Canada en visant, cette fois, le marché francophone», laisse entrevoir Sylvain Plante.

Crédit: Lien source

Les commentaires sont fermés.