Cinq nouveaux styles de musique qui font bouger l’Afrique et le monde : amapiano, singeli, gengetone…

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Si l’on vous parle de musiques africaines, il est probable qu’un certain nombre de genres reconnaissables entre tous vous viennent à l’esprit, comme l’afrobeat nigérian, la rumba congolaise, le mbalax sénégalais, ou encore l’éthiojazz. Peut-être penserez-vous aussi plus généralement à l’afropop et à sa déclinaison nigériane, l’afrobeats (avec un « s »), dont la vague semble ces dernières années tout emporter sur son passage.

Tout ? Peut-être pas, car de nouveaux styles continuent d’émerger dans différents pays du continent, mêlant le plus souvent des sonorités traditionnelles aux musiques électroniques mondialisées, s’imposant des fêtes de mariage aux boîtes de nuit. Des scènes originales se développent, comme celles du rap ivoire à Abidjan ou de la drill ghanéenne à Kumasi, avec plus ou moins de succès à domicile et à l’export.

Parmi les innovations musicales de ces quinze dernières années, cinq ont retenu notre attention. Du sud au nord, voici les genres qui font bouger l’Afrique.

Amapiano : la house sud-africaine à la conquête du monde

C’est un peu la revanche de « Joburg » sur Lagos. Car si le Nigeria a connu – et connaît encore – un succès planétaire avec l’afrobeats, c’est désormais l’Afrique du Sud qui a le vent en poupe avec l’amapiano, un style de house dont le nom signifie « les pianos » en zoulou et qui se caractérise par des nappes de synthé planantes, des accords jazz, des basses élastiques et des rythmiques rappelant les percussions traditionnelles, le tout sur un tempo très « lounge ».

Cette musique, qui fait suite à d’autres styles de house sud-africaine comme le kwaito et le gqom, est apparue au début des années 2010 dans les townships de Pretoria et Johannesburg, mais c’est à la faveur du confinement lié au Covid-19 qu’elle a véritablement explosé, selon le magazine Jeune Afrique. Les producteurs ont mis à profit cette période pour se concentrer derrière leurs machines et publier de nouveaux morceaux sur les réseaux sociaux, avant que le public puisse enfin se les approprier physiquement à la réouverture des dancefloors.

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L’amapiano a ses stars : côté hommes, DJ Maphorisa, Kabza De Small, Focalistic, Daliwonga ou Felo Le Tee ; côté femmes, Sho Madjozi, Kamo Mphela, DBN Gogo, Uncle Waffles ou Tyla, dont la chanson Water s’est hissée début novembre à la 19e place mondiale des clips les plus visionnés sur YouTube. Sans surprise, ce genre plein de fraîcheur et de bonnes ondes fait de plus en plus de convertis, dont les rappeurs français Youssoupha et MHD, mais aussi Beyoncé et Burna Boy, vedette nigériane de l’afrobeats.

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