THRILLER. Une BD plein écran
« Largo Winch » à 21 heures, sur TF1 Séries Films. Le milliardaire Nero Winch, fondateur d’un puissant groupe international, se noie dans des circonstances suspectes. Il lègue sa fortune colossale ainsi que la direction de sa puissante multinationale, le groupe W, à son fils Largo. Ce dernier a été adopté trente ans plus tôt dans un orphelinat bosniaque. Accusé de trafic de drogue et emprisonné au fin fond de l’Amazonie, le jeune homme épris d’aventures, qui avait renié son père, va devoir affronter des ennemis prêts à tout pour lui confisquer son empire financier…
De la bande dessinée au film, il n’y a qu’un pas, que Jérôme Salle s’est empressé de franchir en adaptant les aventures de Largo Winch sur grand écran. Le réalisateur tourne à Hongkong, à Macao, à Malte et en Sicile. « Largo Winch » est d’abord un film d’aventures soigné, avec toutes les caractéristiques du genre. Jérôme Salle a su restituer — sans s’y empêtrer — la dimension à la fois romanesque et financière de l’intrigue qui constitue la marque de la BD signée Van Hamme et Francq.
Quant à Tomer Sisley, audacieux mais plutôt convaincant, il interprète avec brio le héros de cette aventure et possède l’étoffe du personnage charismatique qu’il incarne. C’est le héros qui fait rêver, milliardaire en jeans, mais qui n’est pas du tout Superman ou Batman, et qui est à la recherche de son identité. Efficace dans les séquences d’action, séducteur avec les femmes et crédible, avec un zeste de mélancolie, dans son costume de magnat des affaires. « Largo Winch » est un agréable divertissement qui eut suffisamment de succès pour engendrer une suite moins convaincante.
S.T.
« Largo Winch », thriller français de Jérôme Salle (2008), avec Tomer Sisley, Kristin Scott Thomas, Mélanie Thierry… (1h50)
DOCUMENTAIRE. Tour de force
« Tour Eiffel, le rêve d’un visionnaire » à 21h05, sur France 5. Icône mondiale, la tour Eiffel fait aujourd’hui figure de monument incontournable de Paris, symbole même de la France. Mais sa construction, commencée en 1887, ne fut pas, loin de là, une simple formalité et elle a demandé tout le talent d’un homme. C’est cette incroyable aventure que raconte ce soir le passionnant documentaire proposé par France 5, à l’occasion du centenaire de la mort de Gustave Eiffel.
Le principal intérêt du programme est de montrer que l’édifice érigé à Paris est le fruit de la longue expérience acquise par son constructeur grâce à ses réalisations antérieures à travers le monde entier : passerelle de Bordeaux, ponts portatifs au Vietnam, armature métallique de la statue de la Liberté à New York, et surtout le viaduc de Garabit (Cantal). À travers des témoignages d’historiens et de scientifiques, de reconstitutions en 3 D, un documentaire qui révèle tout le génie d’Eiffel.
Christophe Levent
« Tour Eiffel, le rêve d’un visionnaire », documentaire français inédit de Pascal Cuissot (2023). 1 h 30.
MAGAZINE. Êtes-vous riche sans le savoir ?
« Envoyé spécial : Des trésors dans votre salon », à 21h10 sur France 2. Certains gagnent à l’EuroMillions, d’autres au grand loto de l’art. Chaque année, des toiles de maître sont identifiées chez des particuliers qui en ignoraient jusque-là la valeur. Dormant dans des greniers, des cuisines ou des salons depuis parfois plusieurs générations, ces chefs-d’œuvre font alors la fortune de leur propriétaire, mais aussi des experts et des commissaires-priseurs chargés de leur mise aux enchères. À l’instar de Jacques, un technicien géomètre à la retraite, qui possédait sans le savoir une toile de l’artiste italienne du XVIe siècle, Lavinia Fontana. Un simple tableau de famille finalement adjugé près de 1,3 million d’euros, qui a changé sa vie.
L’histoire ne se termine cependant pas toujours aussi bien sur un marché de l’art, où les querelles d’experts autour de l’attribution d’une œuvre ne sont pas rares. Le moindre doute chez les acheteurs, et le magot espéré peut aussitôt s’échapper. Un « cruel jeu des enchères », qui fait aussi tout son charme.
Benjamin Meffre
« Envoyé spécial : Des trésors dans votre salon », magazine français inédit présenté par Elise Lucet (2023). 32 minutes
TÉLÉFILM. Intrigue en forêt
« Les Bois maudits » à 21h10, sur France 3. Après la découverte d’un cadavre suspendu tel un pantin dans les bois, Justine (Blandine Bellavoir) est contrainte de faire équipe avec Mehdi (Samir Boitard), qu’elle juge responsable de la mort de son mari quelques années plus tôt… Les clés du mystère sont à chercher dans le passé, voilà ce que semblent indiquer les quelques mots en latin gravés dans le bois au pied de la mise en scène macabre. Pour aller au bout de l’enquête, l’enquêtrice va devoir composer entre une situation personnelle éprouvante, sa fille gravement malade, une hiérarchie soupçonneuse et taquine — elle revient d’une mise à pied d’un mois — et des relations compliquées avec cet équipier imposé…
Si quelques scènes — on pense au dénouement notamment — auraient mérité davantage de soin, le duo chien et chat fonctionne bien entre les enquêteurs, et l’intrigue regorge de belles idées. S’offrant pour théâtre le massif forestier de la Chartreuse, ce polar bien ficelé se regarde avec plaisir.
S. M.
« Les Bois maudits », téléfilm français de Jean-Marc Rudnicki (2021), avec Blandine Bellavoir, Samir Boitard, Stéphan Wojtowicz… (1h30)
COMÉDIE. On adore la détester
« Cruella » à 21h05, sur W 9. Nous sommes ici dans une préquelle, un film dont l’action se déroule avant celle des mythiques « 101 Dalmatiens », aussi bien le dessin animé de 1961 que le volet de 1997 avec Glenn Close. Cette version de 2021 s’intéresse à la jeunesse de l’héroïne. Soit comment Cruella est devenue Cruella.
On la découvre enfant, lorsqu’elle se prénomme Estella, gamine étrange aux cheveux bicolores qui va perdre sa mère. La demoiselle, incarnée par Emma Stone, se fait remarquer par son côté dure à cuire à l’orphelinat, s’échappe de sa province anglaise et monte à Londres, où elle souhaite percer dans le milieu de la mode. Nous sommes à la fin des années 1970, tout est permis dans la capitale britannique en pleine mutation punk, et les idées aussi originales que radicales d’Estella en matière de haute couture vont pouvoir s’exprimer à la faveur d’un conflit épique, où sa face sombre refait surface. Elle ne reculera devant aucun sale coup. Et plus elle en rajoute dans le détestable, plus on l’aime.
R.B.
« Cruella », comédie dramatique américaine de Craig Gillespie (2021), avec Emma Stone, Emma Thompson… (2h10)
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