Berlin (Netflix) : le préquel de La Casa de Papel n’est pas la meilleure série de l’année mais elle a le mérite de bien divertir
Comment qualifier la série Berlin à la fin des huit épisodes qui composent cette première saison du préquel de La Casa de Papel ? Réponse compliquée à donner, très compliquée même. Dire que Berlin est une série brillante serait mentir, prétendre qu’elle est ratée consisterait à taper gratuitement sur un programme “blockbuster” que beaucoup attendent depuis des mois. C’est donc entre ces deux qualifactifs opposés qu’il faut chercher la vérité, enfin sa vérité. Qui pourrait trouver sa raison d’être dans La Casa de Papel.
Gros succès d’audience sur la plateforme de streaming Netflix, La Casa de Papel et ses cinq saisons ont leurs fans et leurs détracteurs. On devrait les retrouver fidèles au rendez-vous fixé par Berlin à Paris (tout se passe en effet dans la capitale française dans cette nouvelle série), peut-être dans un ordre inversé. Ceux qui ont adoré la création d’Álex Pina en 2017 attendent tellement de ce préquel, notamment pour en savoir plus sur les origines du personnage de Berlin (Andrés de Fonollosa de son vrai nom), qu’ils pourraient être déçus du voyage dans le temps. Ceux qui n’ont pas adhéré à la violence parfois hystérique et à la cadence souvent échevelée de La Casa de Papel apprécieront peut-être le surplus de douceur et de bons sentiments amoureux contenus dans Berlin. Mais tout cela n’est que supputation, il faut avoir vu Berlin, née de l’imagination d’Álex Pina et Esther Martinez Lobato, pour savoir ce que l’on en pense. Enfin, c’est ce que nous pensions…
Pedro Alonso excelle dans le rôle de Berlin, tout comme Tristán Ulloa dans celui de Damián, le cerveau du casse parisien.© Tamara Arranz/Netflix
La série Netflix Berlin n’est pas le braquage du siècle
Car après huit épisodes inégaux dans leur construction et dans leur trame, il est toujours difficile de proclamer Berlin “bonne ou mauvaise série Netflix”, au contraire de l’excellente The Golden Hour qui emporte tout sur son passage et captive de la première à la dernière minute. Précision importante, nous n’avons pas vu la série La Casa de Papel ou en tout cas pas suffisamment pour faire la comparaison avec Berlin. Nous n’attendions donc pas spécialement grand-chose de cette série, si ce n’est d’être diverti. Le contrat est bien rempli sur ce point. En revanche, il est sûr que ceux qui ont vu La Casa de Papel et qui s’attendaient à découvrir le personnage de Berlin sous toutes ses coutures vont être désappointés. Certes, Pedro Alonso excelle dans le rôle titre, et montre parfois ce qui se cache sous sa carapace de séducteur invétéré, mais cela reste trop en surface pour contenter les amateurs de profondeur des sentiments humains. Son histoire d’amour avec Camile est aussi improbable que la casse qui consiste à voler 44 millions de bijoux placés dans un coffre fort géant à Paris. On y croit peu, trop peu. Mais, parfois, le rythme narratif, les beaux discours sur le fait d’oser, les gentilles moqueries et la très bonne musique (Gilbert Bécaud, Charles Aznavour, Charlotte Gainsbourg, Vanessa Paradis, Étienne Daho, mais aussi l’emballant “I Love it” d’Icona Pop) nous transportent gaiement dans un univers très sympathique. Comme le style enlevé du héros, toute en gouaille et en grands sourires, qui provoque en nous une certaine jouissance visuelle devant l’écran de télévision.
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