Le Venezuela revendique une région riche en pétrole de la Guyane et les tensions militaires montent en Amérique du Sud

Après que le gouvernement du président vénézuélien Nicolás Maduro a revendiqué la région d’Essequibo, riche en pétrole et contrôlée par la Guyane, par le biais d’un référendum organisé le 3 décembre, les tensions militaires en Amérique du Sud se sont intensifiées. Des opérations militaires ont été menées par les États-Unis et planifiées par le Royaume-Uni avec les forces de défense de la Guyane, et le Brésil, le plus grand pays de la région, a envoyé des troupes et des armes dans la région frontalière avec le Venezuela et la Guyane.

Des officiers américains et brésiliens passent les troupes en revue à la fin de l’exercice militaire Southern Vanguard en novembre.

Dans un contexte international dominé par la guerre des États-Unis et de l’OTAN contre la Russie en Ukraine, et le génocide israélien soutenu par les puissances impérialistes à Gaza qui menace d’engloutir l’Iran, le Venezuela et la Guyane s’alignent sur les camps rivaux d’une future troisième guerre mondiale.

Depuis le gouvernement de l’ancien président Hugo Chávez (1999-2013), le Venezuela entretient des relations économiques et militaires fortes avec la Chine, la Russie et, dans une moindre mesure, l’Iran, pays que la chef du Commandement Sud des États-Unis (SOUTHCOM), Laura Richardson, a dénoncé en octobre comme étant des «concurrents stratégiques [des États-Unis] qui ont des intentions malveillantes» en Amérique du Sud.

Lors d’une conversation téléphonique entre Maduro et le président russe Vladimir Poutine le 21 décembre, tous deux ont défendu «un ordre mondial multipolaire équitable» et «le rejet des sanctions illégales», qui ont été utilisées par l’impérialisme américain pour saper les deux pays sur le plan économique et provoquer un changement de régime. Poutine a également préconisé l’adhésion du Venezuela aux BRICS, un bloc formé par le Brésil, la Russie, la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud, qui a récemment inclus l’Iran et sept autres pays pour contrer l’hégémonie américaine.

D’autre part, la Guyane, ancienne colonie britannique et membre du Commonwealth qui a connu ces dernières années une croissance économique fulgurante grâce à d’énormes réserves de pétrole offshore découvertes et exploitées principalement par la société américaine Exxon Mobil, a cherché le soutien des États-Unis et du Royaume-Uni contre la menace d’annexion par le gouvernement Maduro. Ayant garanti un «soutien indéfectible» à la Guyane, le Pentagone a mené une opération aérienne dans l’Essequibo le 7 décembre, et le président guyanais Irfaan Ali a répété qu’il pourrait autoriser les États-Unis à installer une base militaire dans le pays.

Le dimanche 24 décembre, le Royaume-Uni a annoncé le déploiement du navire de guerre HMS Trent en Guyane pour des exercices militaires avec ses forces de défense. Cette annonce fait suite à l’exercice militaire Tradewinds 23, parrainé par le SOUTHCOM, qui s’est déroulé en juillet et qui, pour la deuxième fois au cours des trois dernières années, a été accueilli par la Guyane et a vu la participation de 21 pays, dont le Royaume-Uni et le Brésil.

Le ministre vénézuélien de la Défense, Vladimir Padrino López, a réagi le même jour en écrivant sur X/Twitter que l’initiative britannique est une «provocation qui met en péril la paix et la stabilité des Caraïbes et de notre Amérique». Il a ajouté : «Un navire de guerre dans des eaux à délimiter ? […] Qu’en est-il de l’engagement de bon voisinage et de coexistence pacifique ? Qu’en est-il de l’accord de ne pas menacer ou utiliser la force l’un contre l’autre en toutes circonstances ?»

López faisait référence à l’accord conclu entre les présidents Maduro et Ali le 14 décembre à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, dont le président, Ralph Gonsalves, dirige la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC). Selon l’accord, les deux pays se sont engagés «à ne pas proférer de menaces et à ne pas recourir à la force», mais plutôt à chercher des solutions à la crise conformément au «droit international» et à la «coexistence pacifique et l’unité de l’Amérique latine et des Caraïbes». Une autre réunion est prévue au Brésil dans les trois prochains mois.

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