Alors que la plupart des Luxembourgeois reprennent le travail le 8 janvier, Christopher Murray se lance quant à lui dans un voyage très spécial. Le jeune homme de 33 ans est arrivé ce week-end à Ushuaia, en Argentine, la ville la plus australe du monde, avec un colis surdimensionné. Dans son bagage inhabituel se cache son vélo démonté. C’est sur ce dernier qu’il compte conquérir le continent sud-américain du sud au nord en six mois. Devant lui: 12 000 kilomètres et six pays.
Il va traverser le Luxembourg du nord au sud en courant pour la bonne cause
«J’ai toujours aimé faire du vélo», se souvient Christopher Murray, rencontré à quelques jours de son départ. Au fil des années, il a découvert dans des livres et des documentaires que de nombreuses personnes utilisaient leur vélo pour explorer et voyager. Cela l’a d’abord inspiré pour de petits voyages, qui se sont ensuite transformés en projets de plus en plus importants.
Durantr le premier confinement lié à la pandémie de covid-19, par exemple, il s’est fixé pour objectif d’explorer chaque jour quelque chose de nouveau sur son vélo. Qu’il s’agisse d’une nouvelle place, d’un nouvel itinéraire ou même de «deux kilomètres d’une route qu’il n’a encore jamais empruntée». Le Luxembourg est en général un «pays fantastique pour les cyclistes, selon Murray. Même si c’est parfois un peu stressant sur les routes principales, on peut très bien rouler sur des routes de campagne un peu plus éloignées. La qualité des routes est également très bonne.»
Des frères Schleck à l’Amérique du Sud
«J’ai toujours été fasciné par les frères Schleck», explique Christopher Murray. «C’était tout simplement génial ce qu’ils faisaient et ce qu’ils tiraient de leur corps.» En 2021, il met le sien à l’épreuve pour la première fois en pédalant environ 2.000 kilomètres en deux semaines, d’Oslo au Cap Nord. Mais son projet sud-américain est son plus grand défi à ce jour. «Je suis curieux de voir ce que mon corps peut faire et jusqu’où je peux le pousser.» Le fait que le jeune homme de 33 ans puisse combiner le cyclisme et les voyages est pour lui un effet secondaire agréable. Avec la photographie, il intègre un autre hobby. «C’est le moyen idéal de concilier mes intérêts.e
Jusqu’à son départ fin décembre, Christopher Murray s’est entraîné par tous les temps dans un Luxembourg pluvieux. © PHOTO: Christophe Olinger
L’Écossais d’origine, qui est arrivé au Luxembourg avec sa mère à l’âge d’un an seulement, n’était encore jamais allé en Amérique du Sud. Ce continent le fascine énormément, notamment en raison de sa diversité, tant au niveau des cultures que des paysages. Mais en même temps, il y a toujours eu une certaine insécurité. Lorsqu’il a essayé de convaincre sa mère de passer des vacances ensemble en Afrique et qu’il a constaté chez elle une hésitation initiale similaire, il a décidé de joindre le geste à la parole. Après tout, il ne voulait pas prêcher l’eau et boire le vin. Après son voyage en Afrique avec sa mère, Murray s’est battu contre sa propre incertitude et a commencé à planifier son voyage en Amérique du Sud.
Une pause de 12.000 kilomètres
Alors que d’autres découvriraient d’abord un nouveau continent lors de vacances classiques, Murray voulait tout de suite faire « all in ». Au terme de ses réflexions, il s’est lancé dans un voyage de six mois et de 12 000 kilomètres à vélo, qui doit également servir de pause bien méritée dans la vie professionnelle de l’homme de 33 ans. «Ces dix dernières années, j’ai été très focalisé sur ma carrière», explique l’ingénieur qui travaille dans le domaine de l’énergie éolienne. «Cela m’a semblé être le bon moment pour faire une pause.» Après la fin du tour de l’Amérique du Sud, il prévoit de réintégrer son entreprise.
Depuis son point de départ à Ushuaia, son itinéraire sommairement tracé le mène vers le nord, du côté argentin des Andes. A la hauteur de Santiago du Chili, il veut ensuite traverser la haute montagne. De la capitale chilienne, il retournera en Argentine, puis en Bolivie. Même si une route le long de l’océan Pacifique à partir de là est en fait la solution la plus simple, Christopher Murray a délibérément opté pour un parcours à l’intérieur du pays. Il aura ainsi l’occasion de voir le désert de sel Salar de Uyuni en Bolivie.
Christopher Murray passera six mois en Amérique du Sud. © PHOTO: Christophe Olinger
De là, il se dirigera vers le Pérou, où la cité en ruines emblématique du Machu Picchu est au programme. De petites pauses touristiques sont donc prévues. En général, Murray prévoit de passer six à sept jours sur la route à vélo, puis de faire une pause d’une journée pour se régénérer. Dans les grandes villes, il prévoit aussi de passer trois ou quatre jours. Après le Pérou, il passera par l’Équateur et la Colombie, où son périple de 12 000 kilomètres se terminera à Puntas Gallinas, sur la côte des Caraïbes.
J’ai quelques amis colombiens qui m’ont dit que j’allais adorer la Colombie et que c’était une bonne chose que je ne traverse pas l’Amérique centrale parce que c’est très dangereux.
Christopher Murray
Le jeune homme de 33 ans a un respect particulier pour l’altitude à laquelle il se rendra, notamment dans les Andes. Il pédalera parfois à plus de 4000 mètres d’altitude, ce qu’il n’a jamais fait auparavant. Ces tronçons sont donc planifiés de manière à être moins longs. Pour le reste, Murray doit être prêt à faire face au plus grand nombre d’éventualités possible, avoir suffisamment de nourriture et de liquide sur lui, ainsi que des vitamines et des médicaments.
En ce qui concerne les vêtements, il doit tenir compte de plusieurs zones climatiques, de la jungle à la haute montagne. Grâce à une tente dans ses bagages, le cycliste marathonien peut théoriquement passer la nuit n’importe où sur son parcours. Pour l’anecdote, Murray ajoute que dans les pays particulièrement religieux, les cimetières sont souvent les endroits les plus sûrs pour passer la nuit sous la tente. Les voleurs ne s’y aventurent généralement pas. Mais cela ne devrait pas être la règle, Murray prévoit de recourir de temps en temps à des auberges et des hôtels, ou de loger chez des familles. Il passera également une partie de la nuit chez des amis et des connaissances.
Christiopher Murray n’a pas particulièrement peur de pays comme la Colombie. Avec un peu de bon sens, il essaiera d’éviter les problèmes. «J’ai quelques amis colombiens qui m’ont dit que j’allais adorer la Colombie et que c’était une bonne chose que je ne traverse pas l’Amérique centrale parce que c’est très dangereux», raconte Murray. Il ne se souvient toutefois pas de la dernière fois où il a entendu des nouvelles positives de la Colombie aux informations. Son voyage n’a pas seulement pour but de combattre ses propres peurs, mais aussi de lutter contre les stéréotypes.
Les personnes intéressées peuvent suivre son voyage via Instagram: https://www.instagram.com/chopsticknovice/
Crédit: Lien source


Les commentaires sont fermés.