Pourquoi Disney, géant du divertissement, fait-il face à une dette colossale ?

Aujourd’hui, l’empire Disney n’est plus à remettre en question. Un univers cinématographique riche et prolifique, des parcs Disney qui battent des records d’entrées, une plateforme de streaming, Disney +, qui réunie plus de 140 millions d’abonnés dans le monde…

Pourtant, depuis quelques mois, tout n’est plus si rose pour le créateur de Mickey Mouse… À commencer par ses résultats dans les salles obscures. Ant-Man & La Guêpe : Quantumania, La Petite Sirène, Indiana Jones et le Cadran de la Destinée… 2023 a été une année compliquée, qui n’a pas permis de contrebalancer les dépenses astronomiques des productions, notamment pour les effets spéciaux. Dernière preuve en date : la super-production The Marvels, pire lancement de l’histoire pour un film de l’univers cinématographique Marvel (les studios Marvel ont été rachetés par Disney en 2009).

Baisse des fréquentations, fatigue des franchises à répétition…

« Le cinéma est en perte de vitesse avec une chute des fréquentations depuis le Covid et les studios commencent à se dire qu’ils ne vont pas se rétablir, analyse Marianne Kac-Vergne, maîtresse de conférences en civilisation américaine et cinéma à l’université de Picardie. Disney a beaucoup investi dans des franchises, avec Marvel, Star Wars ou Indiana Jones, mais on commence à voir apparaître une certaine fatigue du public, qui se lasse de voir toujours les mêmes productions. »

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Alexandre Bohas, professeur à l’Essca (école de commerce), auteur, entre autres, de Disney : un capitalisme mondial du rêve (L’Harmattan) et coauteur de Les puissants à l’assaut de la culture (L’Harmattan), explique : « On voit toujours en Disney un colosse, un rouleau compresseur, mais en réalité, les studios hollywoodiens sont de grosses machines qui sont parfois en proie à l’inertie. De manière cyclique, ils sont touchés par un essoufflement créatif car ils essaient de reproduire une formule gagnante. Mais les téléspectateurs, lassés, désertent ces productions. »

De quoi creuser encore un peu plus la dette dont souffre le géant, désormais établie à 37 milliards de dollars (près de 34 milliards d’euros). Une partie est héritée du rachat, en 2019, de 21th Century Fox.  En reprenant la Fox, Disney a aussi repris sa dette de plus de 13 milliards de dollars , précise Alexandre Bohas.

Chute des abonnements télévisuels

 Une grande partie des pertes de Disney sont aussi liées au câble, détaille Marianne Kac-Vergne . Disney puisait une grande partie de ses ressources dans ses chaînes télévisées, comme Disney Channel. Mais aujourd’hui, avec l’essor des plateformes, beaucoup se désabonnent du câble. 

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À cela s’ajoutent de nombreux autres facteurs, dont l’inflation et, très récemment, la fin de la grève des acteurs et des réalisateurs, qui signe la reprise des coûts de production.

Mais Alexandre Bohas tient à atténuer la situation :  Disney est loin d’être au bord de la banqueroute.  En effet, l’entreprise peut toujours compter sur ses produits dérivés, ses croisières et, surtout, ses parcs d’attractions, dont les profits sont en hausse de 31 % en un an.

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