Les cartels de la drogue enflamment le pays

Depuis le début de cette semaine, le pays d’Amérique du Sud connait une escalade de la violence menée par des gangs de narcotrafic qui s’affrontent et ont, peu à peu, pris le pouvoir. Dix morts sont d’ores et déjà déplorés ainsi que l’évasion de deux chefs de gang redoutés et ennemis.

Ecrit par N.P – le jeudi 11 janvier 2024 à 12H11

L’Equateur était connu pour être un havre de paix. Mais depuis le début de la semaine, un conflit interne enflamme le pays sur fond de guerre entre des gangs de narcotrafic. A tel point que l’état d’urgence a été décrété pour 60 jours par le président Daniel Noboa. Investi en novembre dernier, celui-ci a ordonné la mobilisation et l’intervention des forces armées et de police.

Dimanche, l’évasion de « Fito », l’ennemi public numéro un, de la prison de Guayaquil, suivie de celle de Fabricio Colon Pico, le chef d’un gang adverse, a mis le feu aux poudres. Mutineries et prises d’otage de gardiens ont touché plusieurs centres pénitentiaires. L’université de Guayaquil  a été attaquée tout comme un plateau de télévision envahi par des hommes armés et encagoulés prenant en otage des journalistes couchés au sol face contre terre et menacés.

Selon l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) cité par nos confrères du Parisien, l’Equateur est devenu depuis cinq ans un « narco état ». Ainsi, la violence a explosé ainsi que les règlements de comptes entre bandes de trafiquants rivales. Le pays est comparé à la Colombie des années 90, à la différence qu’il n’y existait qu’un seul cartel, celui de Pablo Escobar, là où en Equateur on en dénombre une quinzaine qui font régner la terreur et « ont pris l’ascendant sur l’Etat », commente IRIS.

L’Equateur est devenu depuis plusieurs années une plaque tournante du trafic de cocaïne fabriquée au Pérou, en Colombie et en Bolivie. Elle rejoint ensuite l’Europe et les Etats-Unis en conteneur. Selon l’Institut de recherches, cette dégradation du climat ambiant fait suite à une politique d’austérité menée en 2017 qui a affaibli les services publics et favorisé la corruption.

Petit à petit, les cartels ont investi toutes les strates de la société, se substituant aux forces de l’ordre et devenant un véritable pouvoir économique et social. Le jeune président Noboa a choisi de militariser sa lutte contre la drogue et promis « la mano dura » (la main dure). Une stratégie qui comporte le risque de mettre son pays à feu et à sang.


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