Au Congo, la forêt déboisée pour obtenir le précieux charbon

« Si les Congolais avaient accès à l’électricité, ils ne brûleraient pas de charbon pour cuisiner, admet Papa Nioka, un des intermédiaires du marché du charbon de bois (makala, en lingala), qui prend une importance croissante en République démocratique du Congo (RDC). Avec toutes les rivières qui traversent notre pays, avec le débit de 40 000 m3 par seconde du fleuve Congo, nous avons un potentiel hydroélectrique. L’État pourrait nous doter d’un réseau fonctionnel et la forêt serait davantage préservée. »

Le peuple privé de la manne

Alors que la RDC dispose de nombreuses ressources naturelles, avec notamment les richesses minières du sud et de l’est, son peuple n’a jamais vraiment bénéficié de cette manne depuis l’indépendance, acquise en 1960. Et sa classe dirigeante n’a pas investi pour mettre en place les infrastructures de base (routes, écoles, réseaux d’eau et d’électricité…), accaparant l’essentiel des recettes nationales. La population (environ 105 millions), qui a doublé en vingt ans et devrait encore doubler dans les vingt prochaines années, vit dans une extrême pauvreté. Le second mandat de Félix Tshisekedi, qui a prêté serment le 20 janvier, ne devrait pas changer la donne. Et les questions écologiques ne font pas partie de ses priorités.

À Kinshasa, la capitale, quelques initiatives individuelles proposent des alternatives au charbon de bois, avec notamment des « foyers améliorés », qui augmentent l’efficacité de la cuisson, et des briquettes de charbon constituées à partir de déchets biodégradables. « L’urgence est de limiter la pression sur les forêts naturelles », conclut Émilien Dubiez, ingénieur forestier du Cirad, qui travaille depuis quinze ans à une gestion plus durable du makala .

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