«C’est comme en amour, il faut des preuves. » Debout, derrière une botte de paille, dans une exploitation bovine de Montastruc-de-Salies en Haute-Garonne, dans cette Occitanie épicentre de la colère des agriculteurs, Gabriel Attal a donc présenté, ce vendredi, ses réponses à cette crise. Ses « preuves d’amour » donc à ce monde agricole qu’il entend « placer au-dessus de tout ». Alors que, depuis lundi, éleveurs, céréaliers et viticulteurs crient d’une même voix leur ras-le-bol devant l’inflation des normes, la concurrence déloyale, les contraintes environnementales…
«C’est comme en amour, il faut des preuves. » Debout, derrière une botte de paille, dans une exploitation bovine de Montastruc-de-Salies en Haute-Garonne, dans cette Occitanie épicentre de la colère des agriculteurs, Gabriel Attal a donc présenté, ce vendredi, ses réponses à cette crise. Ses « preuves d’amour » donc à ce monde agricole qu’il entend « placer au-dessus de tout ». Alors que, depuis lundi, éleveurs, céréaliers et viticulteurs crient d’une même voix leur ras-le-bol devant l’inflation des normes, la concurrence déloyale, les contraintes environnementales, la pression de Bruxelles et la maigreur, sinon la disparition, de leurs revenus, le Premier ministre s’est attaché à déminer une situation devenue explosive. Sur les barrages, qui ce vendredi encore ont paralysé de nombreux axes routiers du pays, ils l’ont donc écouté dérouler sa feuille de route. Laquelle s’articule entre aides financières immédiates et mesures de simplification.
« Ça ne passe pas »
Sur le plan financier, où les urgences sont nombreuses, Gabriel Attal a donc multiplié les annonces. D’abord, il a mis fin à la hausse de la taxation du gazole non routier (GNR), cette mesure destinée à financer la transition écologique. C’était là une attente majeure du monde agricole. « Ça ne passe pas, a-t-il reconnu. Une hausse de fiscalité où l’État ne gagne rien et où les petits perdent, ça n’a pas grand sens. » Pour appuyer ce geste, la déduction de l’exonération du GNR sera effective dès la livraison du carburant. « L’État compensera au distributeur », a expliqué le Premier ministre, mettant un terme à un dispositif « kafkaïen » qui voyait les agriculteurs être remboursés un an plus tard.
Gabriel Attal : « Depuis plusieurs années, les agriculteurs ont le sentiment de faire face à un État qui contrôle plus qu’il n’accompagne. »
MIGUEL MEDINA/AFP
Gabriel Attal a également promis le déblocage de 50 millions d’euros du fonds d’urgence pour indemniser les éleveurs victimes de la maladie hémorragique épizootique. Les frais de vétérinaires seront aussi pris en charge à hauteur de 90 %. Par ailleurs, un plan spécifique sera annoncé dans les prochains jours pour la viticulture. 50 millions d’euros seront également alloués à la filière bio sans tarder. Toujours pour soulager les trésoreries mises à mal, l’État va avancer 215 millions d’aides de la PAC, la politique agricole commune.
« On va lancer un mois de la simplification. Les préfets vont réunir les agriculteurs pour regarder arrêté préfectoral par arrêté préfectoral ce qu’on peut simplifier »
Deuxième niveau d’intervention, une simplification « drastique » dans le magma des normes et réglementations qui empoisonnent le quotidien des agriculteurs. « Depuis plusieurs années, les agriculteurs ont le sentiment de faire face à un État qui contrôle plus qu’il n’accompagne », a attaqué Gabriel Attal. Et de poursuivre : « On va lancer un mois de la simplification. Les préfets vont réunir les agriculteurs pour regarder arrêté préfectoral par arrêté préfectoral ce qu’on peut simplifier. »
Limiter les contrôles
En attendant, il a annoncé une dizaine de mesures de simplification, lesquelles seront effectives dans les prochains jours, dès la publication des décrets. Ce coup de pied dans la fourmilière visera à « lutter contre tous les bâtons dans les roues », contre tout ce qui vient ralentir ou empêcher des projets de sortir de terre. Y compris sur le délicat sujet de l’eau. Le Premier ministre a été formel, désormais, les délais de recours seront limités et les délais de réponse obligatoires de l’administration accélérés. L’objectif est clair : « simplifier tout ce qu’il faut pour aller plus vite ». Exemple emblématique de cette crise, les 14 réglementations qui encadrent les plantations de haies seront ramenées à… une. Toujours dans cet esprit d’apaiser le quotidien des agriculteurs, il a annoncé qu’ils n’auront plus qu’un seul contrôle administratif par an.
« Nous avons pris la décision de poursuivre cette mobilisation. Ce qui a été dit ce soir ne calme pas la colère, il faut aller plus loin. »
Enfin, sur la question essentielle des prix et de la relation entre les agriculteurs, les industriels et la grande distribution, il s’est engagé à faire respecter la loi Egalim. « On va mettre une pression maximale », a-t-il assuré. Annonçant « des sanctions très lourdes » contre des entreprises qui ne respectent pas les règles en vigueur. Le Premier ministre a également affirmé qu’il n’était pas question pour la France de signer le traité commercial dit Mercosur entre l’Europe et l’Amérique du sud. Toutefois, s’il s’est engagé à « préserver notre agriculture à la française », ses premières annonces n’ont pas désamorcé cette crise. Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, principal syndicat agricole, a indiqué qu’il n’était pas pleinement satisfait : « Nous avons pris la décision de poursuivre cette mobilisation. Ce qui a été dit ce soir ne calme pas la colère, il faut aller plus loin. » Dans le Lot-et-Garonne, la Coordination rurale a aussi annoncé la poursuite du mouvement.
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