L’est de la République démocratique du Congo (Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri) fait face à de nombreux conflits larvés depuis près de trente ans. L’exil des populations semble sans fin. Alors que les tensions entre la RDC et le Rwanda s’accentuent, l’embrasement de la région guette.
L’écho génocidaire du Rwanda
Maria Malagardis, grand reporter à Libération, revient sur la situation du Nord-Kivu : “il faut se rendre compte que le Nord-Kivu est une région immense faisant deux fois la taille de la Belgique. Elle se situe à l’est de la République démocratique du Congo, sur une zone frontalière, notamment avec le petit Rwanda voisin. Elle est aujourd’hui dans la tourmente, tout comme le Sud-Kivu et l’Ituri. Ce sont trois régions qui, depuis quelques années et de manière récurrente, font face à des violences inouïes et des crises humanitaires incroyables”. Pour comprendre cette instabilité, il faut remonter au génocide des Tutsis : “l’arrivée dans la région de ces forces génocidaires va conduire toutes les communautés à chercher à se protéger et va justifier la création de groupes armés, qui vont se démultiplier. Il y a dix ans, on en avait une centaine. Aujourd’hui, on en a plus de 200″.
Le Rendez-vous de la médiatrice
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Le M23 contre les forces armées de la RDC
Maria Malagardis explique la nature de ces conflits : “aujourd’hui, on fait face à un affrontement entre le groupe rebelle du M23 et les forces armées de la RDC. Le M23 est en quelque sorte le dernier avatar des groupes rebelles qui soutiennent la minorité Tutsis, non pas du Rwanda, mais celle qui est installée au Congo. Comme souvent en Afrique, les frontières sont artificielles, donc on retrouve les mêmes communautés de part et d’autre. Plusieurs groupes ont justifié leur prise des armes pour défendre cette communauté qui a été stigmatisée au Congo après le génocide au Rwanda, dont le M23. Aujourd’hui, les autorités de Kinshasa considèrent qu’il est leur principal ennemi. Le M23 étend son emprise et aujourd’hui, il a quasiment encerclé la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu. On pourrait avoir des évolutions très rapides dans les prochaines semaines”. Selon elle, le risque d’un embrasement du conflit et d’une guerre ouverte entre le Rwanda et la RDC est bien réel.
La Revue de presse internationale
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