Guerre en Ukraine : l’Ukraine signera vendredi un accord bilatéral de sécurité avec la France

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, va se rendre vendredi à Berlin puis à Paris pour signer des accords de sécurité destinés à garantir à son pays un soutien militaire et financier de long terme, au moment où il peine à repousser l’agression russe.

Le chancelier Olaf Scholz va recevoir le dirigeant ukrainien dans la matinée. La signature de l’accord sera suivie d’une conférence de presse, a indiqué un porte-parole du gouvernement allemand.

Volodymyr Zelensky est ensuite attendu à Paris où un partenariat similaire sera signé en fin d’après-midi, au Palais de l’Élysée. Son entrevue avec Emmanuel Macron sera suivie d’une conférence de presse commune et d’un dîner de travail.

Près de deux ans après le début de l’offensive russe, le 24 février 2022, « notre détermination [à soutenir l’Ukraine] est là, ne faiblit pas et ne faiblira pas », a martelé un conseiller du chef de l’État français.

« Nous sommes déterminés aussi à faire échec à ce pari que fait la Russie », qui « mise sur le temps long, sur notre lassitude », a-t-il insisté.

Ces accords font suite aux engagements qui avaient été pris en format G7 en marge du Sommet de l’OTAN à Vilnius en juillet 2023.

Les dirigeants de l’Alliance atlantique n’avaient alors pas fixé de calendrier pour une adhésion de l’Ukraine, au grand dam de cette dernière, mais les pays du G7 s’étaient engagés à lui apporter un soutien militaire « sur le long terme » afin de l’aider à faire face à l’actuelle offensive russe et dissuader la Russie de toute attaque future contre son voisin.

« Guerre des chiffres »

Le Royaume-Uni a été le premier à conclure un tel accord lors d’une visite du premier ministre Rishi Sunak à Kiev le 12 janvier. Les pays de l’Union européenne n’avaient pas encore franchi le pas.

L’accord signé entre Kiev et Paris portera sur le « soutien militaire dans la durée à l’Ukraine » ainsi que sur le « soutien économique et en matière d’assistance civile pour renforcer la résilience de l’Ukraine », a relevé l’Élysée, sans plus de précisions.

Son contenu sera rendu public pendant la conférence de presse, de même qu’une synthèse de l’aide militaire accordée par la France, régulièrement jugée très inférieure à celle de ses principaux partenaires, ce que conteste Paris.

« On n’est pas dans la guerre des chiffres. Tout ça n’est pas réductible à des chiffres », a souligné l’Élysée, mettant en avant « l’aspect qualitatif » du matériel livré (canons, missiles de longue portée Scalp, systèmes antiaériens Crotale, missiles sol-air A2SM etc.).

Concrètement, ces accords de sécurité peuvent porter sur l’octroi d’équipements militaires, interopérables avec ceux de l’OTAN, la formation des forces ukrainiennes et le renforcement de l’industrie de défense de l’Ukraine.

Renforts d’artillerie 

Sur le terrain, la situation s’avère difficile pour les Ukrainiens qui manquent d’hommes, d’armes et de munitions, tandis qu’une nouvelle enveloppe d’aide américaine est bloquée au Congrès.

Dans ce contexte, Kiev presse l’UE d’augmenter ses livraisons d’obus d’artillerie et de « signer des contrats à long terme avec les entreprises » du secteur de la défense ukrainiennes.

Paris a été à l’origine en janvier de la mise en place d’une « coalition artillerie » visant à renforcer les capacités de l’Ukraine face à la Russie.

La France s’est elle-même dite prête à produire 78 canons Caesar en 2024 et début 2025 pour l’Ukraine, outre les 30 déjà livrés. Monté sur camion, le Caesar peut tirer des obus de 155 mm à 40 kilomètres de distance.

Elle a aussi annoncé la livraison d’une cinquantaine de missiles sol-air A2SM par mois en 2024 et de nouvelles livraisons d’une « quarantaine » de missiles longue portée Scalp.

Olaf Scholz a de son côté donné lundi le premier coup de pioche d’une nouvelle usine d’obus du fabricant Rheinmetall qui compte produire, sur l’ensemble de ses sites en Europe, jusqu’à 700 000 obus d’artillerie par an en 2025, contre 400 à 500 000 cette année et 70 000 avant la guerre en Ukraine.

Il s’agit de la troisième visite du président ukrainien à Paris depuis le début de la guerre, après celles de février et mai 2023.

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