Interview. « L’Université de Caen veut participer à l’évolution du sport de haut niveau en Normandie »

L’Université de Caen (Calvados) lance, à la rentrée de septembre 2024, un nouveau Master baptisé « Entraînement et optimisation de la performance sportive ». Explications avec son responsable, Fabrice Dosseville.

Comment est née l’idée de lancer ce nouveau Master à l’UFR STAPS de Caen ?

Il y a d’abord la prise en compte du sport de haut niveau dans les politiques publiques, notamment de la Région Normandie. Avec le Centre sportif de Houlgate et sa Maison régionale de la performance, la Normandie dispose d’un magnifique outil. On compte aussi des pôles France ou Espoirs, des clubs pros ou semi-pros, le Palais des sports Caen la mer… Mais on manque de cadres pour le haut niveau. C’est aussi une demande des clubs, des structures locales, qui travaillent de façon de plus en plus professionnelle, se donnent les moyens d’accéder au haut niveau.

Quelle a été la réflexion de l’Université de Caen dans cet environnement ?

À l’UFR STAPS de l’Université de Caen, on a aussi été sensibilisés à ce problème. Beaucoup d’étudiants partaient après leur licence mention « entraînement sportif », car nous n’avions pas de Master autour de l’entraînement de haut niveau. Nous avons effectué un bilan national et constaté qu’il y avait très peu d’offres sur le territoire, notamment dans le grand ouest. Nous voulons participer à l’évolution du sport de haut niveau dans la région.

Quelle est la spécificité de votre formation ?

La plupart des Masters existant en France sont spécialisés, dans l’analyse de données ou les sports extrêmes, par exemple. Nous avons fait le choix de proposer des compétences transversales, afin que les étudiants maîtrisent l’ensemble des aspects du coaching, hormis les aspects technico-tactiques, qu’ils travaillent dans leur club ou dans les fédérations, ligues, comités.

Notre programme est articulé selon quatre blocs de savoirs et de compétences, les piliers de l’entraînement de haut niveau. Le besoin le plus saillant pour les clubs concerne la préparation physique. Johann Franchequin, de Caen Training, interviendra sur ce bloc. Un autre bloc est consacré à la préparation mentale et la psychologie, un autre à l’analyse de la performance, un autre enfin à la communication, au management et au coaching, d’un groupe ou d’une individualité. Nous proposerons aussi des master-class, avec des entraîneurs de haut niveau, des Directeurs techniques nationaux…

À qui s’adresse ce Master EOPS ?

Aux étudiants en formation initiale, c’est-à-dire qui sortent d’une licence. Pas uniquement de STAPS, nous avons déjà des candidats qui sont en psycho ou en santé. Mais aussi à ceux qui ont déjà un diplôme dans une spécialité, et qui souhaitent compléter leur formation. En première ou en deuxième année, le Master EOPS peut aussi se faire en alternance.

Dans un deuxième temps, nous aimerions accueillir des entraîneurs déjà en poste, désireux de parfaire leurs compétences dans certains domaines.

Le haut niveau, par définition, est limité en nombre. Quels sont les débouchés pour les étudiants ?

Pour ne pas encombrer le marché, nous n’accueillerons que 15 à 25 étudiants maximum. La cible, c’est vraiment le haut niveau : les clubs, comités, ligues, fédérations mais aussi des structures privées désireuses de suivre des sportifs de haut niveau. Les clubs semi-pro n’ont pas toujours les moyens d’avoir un préparateur physique à temps plein, par exemple, et font appel à des prestataires extérieurs.

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