l’ONU appelle à mobiliser 2,6 milliards de dollars pour financer un plan de réponse humanitaire

Ce 20 février, l’ONU, le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et la communauté humanitaire ont conjointement lancé un appel à la mobilisation de 2,6 milliards de dollars pour financer le plan de réponse humanitaire de l’année 2024. En 2023, l’appel de fonds n’avait été financé qu’à hauteur de 40%.

Publié le : Modifié le :

3 mn

Avec notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi

De nouveaux affrontements opposent depuis ce mardi matin les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) aux combattants du Mouvement du 23 Mars (M23) appuyés par les forces rwandaises au village de Ndumba, sur la route entre Sake et Minova, dans le territoire de Masisi. L’armée de RDC tente de reprendre le contrôle de l’agglomération de Shasha, actuellement sous le contrôle du M23. Ces affrontements provoquent de nouveaux déplacements, aggravant une situation humanitaire déjà très précaire.

À lire aussi«Nous observons un afflux massif de blessés»: à Goma, la situation humanitaire est critique

Entretemps, à Kinshasa, l’ONU et le gouvernement ont présenté le plan de réponse humanitaire 2024 pour la RDC. Ce matin, le gouvernement congolais et la communauté humanitaire ont conjointement lancé un appel à la mobilisation de 2,6 milliards de dollars pour financer le plan de réponse humanitaire de l’année 2024. Ces fonds sont destinés à fournir une assistance vitale et des services de protection à 8,7 millions de personnes dont la survie dépend largement de l’aide d’urgence.

 

Cette initiative intervient dans un contexte où le pays fait face à l’une des crises les plus négligées au monde, souligne Bruno Lemarquis, le coordinateur humanitaire des Nations unies en RDC : « Il y a une forte concurrence pour les ressources. Nous avons observé une diminution du soutien au plan de la RDC entre 2022 et 2023. Nous espérons que cette diminution cessera et que les contributions continueront d’augmenter. Nous travaillons en étroite collaboration avec eux. L’année dernière, le plan n’avait été financé qu’à hauteur de 40%. »

C’est également l’occasion d’insister également pour une réponse structurelle. « L’exploitation des ressources naturelles, la question des flux financiers illicites, et la question foncière sont des enjeux majeurs. Il est nécessaire de remonter aux racines des problèmes. Des solutions politiques et diplomatiques sont nécessaires, ainsi que le soutien au gouvernement de la RDC et à d’autres partenaires pour traiter les causes profondes des conflits. »

Près de 25,4 millions de personnes en RDC en situation d’insécurité alimentaire

Cependant, cet objectif est loin de couvrir tous les besoins. Selon l’ONU, en 2024, près de 25,4 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire en RDC, tandis que la malnutrition aiguë touche 8,4 millions de personnes, principalement des enfants de moins de cinq ans, des femmes enceintes et des femmes allaitantes. La situation des enfants est particulièrement préoccupante, avec plus d’un million d’entre eux privés d’éducation en raison des conflits armés.

Alors que l’attention internationale est souvent attirée par d’autres crises, notamment en Palestine et en Ukraine, Modeste Mutinga Mutushayi, ministre des Affaires sociales et des actions humanitaires, a souligné le drame que vivent ces millions de Congolais. Il a rappelé que la RDC, avec son potentiel unique sur les plans environnemental, minier et touristique, pourrait apporter énormément au monde si elle retrouvait la paix. Il attend plus qu’un simple plan : « L’appel que nous pouvons lancer, le meilleur plan, c’est que la communauté internationale fasse tout pour que nos populations récupèrent leurs terres, qu’elles retournent aux champs, qu’elles élèvent leur bétail, et que les troupes rwandaises rentrent chez elles. »

Ce cri de détresse est également motivé par les déceptions de l’année passée : en 2023, l’appel de fonds n’avait été financé qu’à hauteur de 40%, laissant de nombreuses personnes vulnérables sans l’aide nécessaire.


L’estimation des besoins est en dessous de la réalité.

Emmanuel Lampaert, représentant de Médecins sans frontières en RDC

Paulina Zidi


Crédit: Lien source

Les commentaires sont fermés.