Trente ans de guerre insoluble au Congo

Depuis plus de trente ans, l’est de la République démocratique du Congo (Zaïre jusqu’en 1997) est plongé dans des conflits à répétition qui ont fait des millions de morts, de blessés et de déplacés.

Des conflits, sans vrai front, le plus souvent de basse intensité, qui font le lit de centaines de milices et de groupes armés qui vivent de rapines, d’exploitations illicites du sous-sol, qui violent et qui tuent en toute impunité. Dans cette région, la République démocratique du Congo est un non-État dans lequel les responsables militaires, les caciques régionaux et autres thuriféraires du pouvoir de Kinshasa tirent profit de cette anarchie.

i congolais ? « Des personnes ont été enterrées vivantes »

Depuis près de deux ans, un mouvement militaire, le M23, officiellement dissous depuis décembre 2013 et sa défaite face à l’armée congolaise soutenue par une brigade d’intervention de l’Onu, est de retour. Comme un immense bégaiement de l’histoire, le M23 est réapparu sur la frontière ougandaise, il a progressé et menace désormais, face à une armée congolaise toujours aussi mal équipée, mal structurée et mal payée, la ville de Goma et ses 2 millions d’habitants.

Comme il y a dix ans, Kinshasa accuse Kigali d’être l’unique moteur de cette rébellion. Le président Tshisekedi, s’il a laissé son armée régalienne dans la misère, peut toujours compter sur les FDLR hutus, et il s’est offert les services de mercenaires occidentaux, de militaires burundais et des Wazalendo. Des “volontaires” le plus souvent issus des groupes rebelles locaux drapés dans de nouveaux habits avec l’absolution de Kinshasa.

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Comme il y a dix ans, la communauté internationale appelle à l’arrêt des hostilités, somme le Rwanda de cesser son soutien au M23 et pointe Kinshasa pour ses liaisons dangereuses. Dans ce contexte, des négociations régionales sont incontournables. Mais pour s’y présenter sereinement, le pouvoir congolais doit résoudre la question de ses nationaux réfugiés dans les pays voisins, bâtir une vraie armée républicaine, mettre un terme à l’impunité des milices et devenir un vrai État de droit.

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