Qu’est-ce que le Mercosur, l’alliance économique d’Amérique du Sud qui inquiète les agriculteurs français ?
Le traité de libre-échange avec le Mercosur est au cœur des inquiétudes des agriculteurs français. Mercredi, à l’occasion d’une nouvelle conférence de presse destinée à apaiser la colère des agriculteurs, le Premier ministre Gabriel Attal a redit son opposition à ce traité, en cours de négociations depuis 1999 avec l’Union européenne.
Le Mercosur est l’abréviation du terme espagnol « Mercado commun del Sur« , ce qui signifie « marché commun du sud« . Cinq pays d’Amérique du Sud composent cette alliance économique : Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay et récemment la Bolivie. Sur le même modèle que les pays européens, ces cinq États ont créé une zone de libre-échange, abolissant leurs frontières et les droits de douane. Ensemble, ils coordonnent leurs politiques économiques, agricoles et industrielles. Le Mercosur a également des relations privilégiées avec des pays dits « associés » : le Chili, la Colombie, l’Équateur, le Guyana et le Suriname.
Un poids lourd de l’économie mondiale
Le Mercosur est un important marché et se classe à la quatrième place mondiale. Il est composé de 300 millions de personnes et les cinq membres de l’alliance représentent à eux seuls 80% du PIB de l’Amérique du Sud. Le membre le plus imposant du Mercosur est le Brésil, qui produit chaque année les trois quarts de la richesse de cet ensemble. Le Brésil est par ailleurs le premier exportateur mondial de soja, de sucre et de café. Le pays est aussi le premier fournisseur mondial de viande bovine, de poulet et de maïs. Mais il est également le premier consommateur mondial de pesticides et a misé massivement sur les cultures transgéniques.
L’inquiétude des agriculteurs français
C’est justement ce déséquilibre qui inquiète les agriculteurs français et européens. La manière de cultiver la terre ou d’élever le bétail est très différente. Au sein du Mercosur, les exigences environnementales et sociales n’ont rien à voir avec celles en vigueur en France. Pour les agriculteurs, ce traité de libre-échange, s’il est ratifié, va acter une concurrence déloyale avec les pays sud-américains.
Mais ce traité de libre-échange ne situe pas uniquement sur le plan agricole. L’Union européenne compte bien en profiter pour exporter plus facilement les produits industriels vers le Mercosur, comme les automobiles, la chimie ou les médicaments.
La France s’oppose au traité
Parmi les premières annonces faites par la France pour apaiser la colère des agriculteurs, Emmanuel Macron et Gabriel Attal ont fait savoir qu’ils s’opposaient à tout accord de libre-échange avec le Mercosur, arguant que « les conditions n’étaient pas réunies« . En revanche, l’Allemagne pousse pour la signature d’un accord. Le chancelier allemand Olaf Scholz a mis en avant les « perspectives de croissance » pour l’Europe. Son gouvernement a fortement abaissé les prévisions de croissance économique pour l’année en cours, tablant désormais sur une hausse de 0,2% du PIB contre 1,3% précédemment.
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