Commerces, usines, écoles, centres de santé… Solarly électrise le Cameroun

Que sont-ils devenus ?

Un pied en Wallonie, l’autre au Cameroun. Depuis ses débuts en 2016, la start-up Solarly a connecté son siège de Louvain-la-Neuve à Yaoundé. Car, si c’est depuis un petit bureau du Centre d’entreprises et d’innovation (CEI) de la cité néolouvaniste que tout a démarré, c’est depuis la capitale camerounaise que Solarly a fait rayonner son activité.

Lorsque nous avions croisé le chemin de Julien Riat, à l’automne 2019, Solarly était sur le point de conclure un premier gros contrat avec l’agence camerounaise d’électrification rurale pour le déploiement de 500 SolarlyBox dans plus de 200 centres de santé situés dans des régions enclavées du Cameroun. Quelques mois plus tôt, les fondateurs de la start-up avaient bouclé une première levée de fonds de 225 000 euros avec Leansquare et Énergie Brabant wallon.

Solarly, station solaire connectée et autonome, sort de l’ombre

C’est au même CEI de Louvain-la-Neuve que nous retrouvons Julien Riat, CEO de Solarly. Le jeune trentenaire sort d’une année 2023 à la fois éprouvante et déterminante pour la jeune pousse belgo-camerounaise. Alors que son associé, Jean-Grégoire Orban de Xivry, se trouve à Yaoundé (où Solarly emploie déjà une quarantaine d’employés), il a passé une bonne partie de 2023 à trouver des investisseurs prêts à accompagner le développement de l’entreprise. “Cela a pris plus de temps que prévu, explique le CEO. Mais nous sommes parvenus, malgré tout, à lever 750 000 euros avec Investisseurs&Partenaires et Finance&Invest Brussels”.

Une alternative aux générateurs classiques

Avec l’arrivée d’Investisseurs&Partenaires (I&P), pionnier de l’investissement d’impact en Afrique Subsaharienne, Solarly a probablement trouvé un partenaire qui lui permettra de consolider et de soutenir son activité au Cameroun et dans les autres pays de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, dont fait notamment partie la République démocratique du Congo). “Notre ambition est de devenir un leader dans cette zone où l’accès à l’électricité reste un enjeu majeur”, confie Julien Riat.

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« Depuis environ un an, nous avons décidé de nous focaliser prioritairement sur des applications productives dans le secteur Commercial & Industrial (C&I) en proposant une alternative aux générateurs polluants et bruyants. »

Déterminante, l’année 2023 l’a également été en termes de stratégie. Depuis ses débuts, Solarly avait, comme priorité, d’électrifier des habitations situées dans des zones rurales du Cameroun. Et ce, grâce à une station solaire made in Belgium se composant d’une box équipée de prises (USB, etc.), d’un panneau solaire (de 150 watts crête ou Wc), d’une batterie (12 volts) et d’un set de 8 lampes. La SolarlyBox, connectée et autonome, permet aux familles et petits commerces locaux d’alimenter, à un prix abordable, une série d’appareils (téléphone, TV, frigo, ordinateur…). “Nous avons déjà déployé 1 500 stations de ce type et nous allons poursuivre, explique Julien Riat. Mais, depuis environ un an, nous avons décidé de nous focaliser prioritairement sur des applications productives dans le secteur Commercial & Industrial (C&I) en proposant une alternative aux générateurs polluants et bruyants”.

Ce changement de priorité a des conséquences importantes pour Solarly. Sur le plan technique, les stations solaires doivent être plus puissantes. Il s’agit, typiquement, d’installations sur mesure de plusieurs kWc et en 220 volts. Les clients potentiels intègrent de plus gros consommateurs d’électricité, comme des écoles, des centres de santé, des bâtiments administratifs, des ONG ou encore des petites industries. Solarly a signé, par exemple, des contrats avec la principale banque camerounaise (Afriland First Bank), l’Unicef et une exploitation forestière. “Pour ces installations plus puissantes, souligne Julien Riat, on ne produit plus les stations nous-mêmes. On intervient davantage comme un bureau d’ingénierie qui conçoit et met en œuvre une infrastructure”.

Nouvelle levée de fonds en cours

La nouvelle orientation prise par Solarly devrait aussi entraîner un impact économique et sociétal plus important. “On garde le segment des ménages et des TPE, précise le CEO, mais on va privilégier les solutions énergétiques qui apportent une alternative aux générateurs classiques et créent de la valeur ajoutée pour les clients”. Solarly devrait aussi y gagner en termes de rentabilité.

À court terme, Julien Riat s’est déjà remis à la recherche de nouveaux financements afin d’assurer la transition vers le secteur C&I. “Nous cherchons à lever, d’ici l’été, 1,5 million d’euros en capital. Nous avons des marques d’intérêt de fonds privés et parapublics”. En marge de cette augmentation de capital, Solarly va aussi relancer une campagne de crowdfunding sur la plateforme Lita.co. “Elle devrait être lancée dans les prochaines semaines, avec un objectif minimum de 150 000 euros en capital”.

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