« La France cajole le Maroc comme un enfant »

Le Sahara occidental est la dernière colonie d’Afrique inscrite depuis 1963 sur la liste des pays à décoloniser. Grand de 266 000 km2, le territoire situé au sud du Maroc a longtemps été une colonie espagnole. Franco en avait fait un avant-poste stratégique pour protéger ses îles Canaries et profiter de sa longue c��te donnant sur l’Atlantique.

Durant la période de décolonisation, le Maroc rêve alors de fonder un empire appelé le Grand Maroc, à cheval entre la Mauritanie, l’Algérie, le Mali et… le Sahara occidental. La monarchie vise le territoire le plus accessible quand l’Espagne pense à se retirer définitivement. En 1973, un mouvement armé indépendantiste sahraoui prend le nom de Front Polisario (FP) visant la libération de son territoire de l’occupant espagnol. Inspiré de mouvements africains communistes et socialistes ayant obtenu auparavant leur indépendance, le mouvement ne luttera que deux ans avant qu’un accord tripartite soit signé par Madrid, cédant le Sahara occidental au Maroc et à la Mauritanie en échange d’intérêts économiques privilégiés.

Le Polisario et les populations sahraouies (200 000 citoyens) doivent alors lutter sur deux fronts : au sud et au nord. En 1976, retranchés sur ses bordures est, les rebelles sahraouis proclament la création de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Soutenue par les États-Unis, la France et Israël, l’armée marocaine bombarde au napalm et au phosphore blanc civils et rebelles sahraouis. Les trois quarts de la population autochtone se réfugient alors en Algérie.

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Dans la région de Tindouf, d’immenses camps précaires se forment au beau milieu d’un désert aride, aux rares réserves d’eau salées, où personne ne vit et rien ne pousse. Alger fournit depuis 50 ans une aide au peuple sahraoui, fournissant un accès médical et éducationnel gratuit aux réfugiés. Une aide aussi fidèle qu’intéressée, car en hébergeant l’ennemi de son ennemi, Alger maintient la pression sur son rival à sa frontière sud. Le dernier quart de la population sahraouie restée en zone occupée n’a lui d’autre choix que de vivre sous occupation marocaine, étroitement surveillé.

En 1979, la Mauritanie abandonne finalement le Sahara occidental au Maroc qui occupe 80 % du territoire. L’année d’après, sous inspiration israélienne, le royaume décide de construire un long mur de sable de 2 700 kilomètres qu’il mine tout le long de plus de 10 millions d’engins explosifs (l’un des plus grands champs de mines du monde N.D.L.R). La stratégie est de protéger le Sahara utile ouest où se trouvent les principales mines de phosphates et les côtes riches en poissons.

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