On peut parler de malaise au sein de la Fédération cycliste Wallonie-Bruxelles (FCWB) qui vient de voter une nouvelle mesure qui fait déborder le vase dans les pelotons du cyclisme francophone, ou plutôt déjanter la roue du vélo. Sur chacune des courses auxquelles ses affiliés s’inscriront, la FCWB, dont le siège est à Tubize, empochera 5 €, les frais d’inscription passant de 5 à 10 €. Les cinq autres euros seront pour les organisateurs qui peinent déjà, dans la plupart des cas, à boucler leur budget, et surtout à trouver les nombreux bénévoles nécessaires à l’organisation des courses. C’est particulièrement le cas pour les signaleurs, qui font très souvent défaut.
Du côté des clubs wallons, c’en est assez. « Notre équipe a signé la lettre de réclamation comme d’autres clubs, indique l’Ottintois Luc Mayné de Baloise WB Ladies. La fédération n’est plus trop en phase avec ce qui se passe sur le terrain et avec les acteurs. Une équipe comme la nôtre ne reçoit pas son agréation complète de la FCWB… Nous payons assez cher sur une saison, les affiliées et le club, sans beaucoup de retour de la fédération même un encouragement ! Et pourtant, je constate que tous les clubs se démènent. OK pour payer, mais avec un minimum de retour ou d’aide ! Le mode de fonctionnement de la fédération est peut-être à revoir avec tout le respect pour les personnes qui y travaillent. Il faut se calquer sur ce qui se fait dans d’autres sports comme le hockey par exemple. »
Dans le manifeste, on peut y lire que le tarif des licences de compétition ne cesse d’augmenter: celui d’une licence U23 dépasse les 200 € et celui d’une licence U8, 60 €. Nombre de responsables de clubs locaux déplorent que « le sport cycliste continue son ascension vers un sport de riches », alors que le passage d’une course devant sa porte est un spectacle gratuit.
C’est pourquoi ces clubs s’opposent fermement à ce que leurs coureurs, de tous les âges et issus de toutes les disciplines, soient ainsi taxés à chacune de leurs compétitions en Wallonie, d’autant que le nombre d’organisations tend à diminuer d’année en année. « Nous ne poussons pas au boycott des courses wallonnes, mais nous espérons voir la Fédération faire marche arrière. Ce n’est pas aux coureurs, aux clubs et organisateurs de boucher le trou de la Fédération. À elle de faire l’effort, de passer le grand plateau et d’arrêter de puiser dans la musette des affiliés. »
Interpellé par cette problématique, le parlementaire perwézien André Antoine a interrogé Pierre-Yves Jeholet, ministre-président, en charge des Sports. « La décision de la FCWB a suscité le courroux des responsables, d’ailleurs largement partagé. Quelle est votre analyse du malaise qui règne au sein du cyclisme francophone ? Que pensez-vous de cette nouvelle contribution de 5 € imposée dorénavant aux organisateurs de courses ? Quels sont les termes du contrat de gestion qui vous unit à la FCWB en matière d’objectifs et de moyens, notamment pour la promotion des jeunes talents ? La situation est paradoxale. Nous avons vu, encore ce week-end, le cyclisme professionnel belge, et particulièrement francophone, faire la une de l’actualité, alors que, malheureusement, le mécontentement et la colère dans le milieu du cyclisme francophone risquent de porter préjudice à la formation de nos jeunes talents et de nos jeunes cyclistes. »
Pierre-Yves Jeholet est conscient du problème. « Face aux augmentations financières, l’incompréhension des clubs est donc légitime, surtout que la Fédération cycliste Wallonie-Bruxelles se montre assez peu active pour développer la discipline. Soyons clairs: des initiatives font défaut. En matière de formation, par exemple, beaucoup de clubs sont en effet mécontents de ce qui est mis en œuvre par la FCWB. J’ai eu l’occasion de les rencontrer et de faire passer un message positif et assez clair sur le rôle que doit avoir une telle fédération vis-à-vis des adhérents et des clubs formateurs. Je rappelle aussi que l’investissement de notre Fédération Wallonie-Bruxelles en faveur du cyclisme et des disciplines affinitaires est conséquent, en y additionnant celui de la FCWB. Encore une fois, il revient à la FCWB d’établir un véritable plan d’action pour assurer la promotion, le développement, la formation et la consolidation des opérateurs de terrain au profit des sportifs et des disciplines concernées. J’ai décidé de financer un audit détaillé de la FCWB et de son fonctionnement pour voir comment on pouvait pallier ce problème. »
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