Homosexualité : le leader des personnes LGBT+ du Gabon se plaint d’homophobie | Gabonreview.com

 

 

Au Gabon où la Charte de la Transition a remplacé la dernière Constitution concédant quelques avancées en matière de droits des personnes LGBT+, l’homophobie semble avoir refait surface. Le responsable de l’ONG Humanitus, qui travaille avec les minorités sexuelles au Gabon, dit avoir été victime le mois dernier de discrimination, de stigmatisation et d’agression dans la rue pour son orientation sexuelle. Son domicile a également été incendié par des personnes inconnues. 

Le leader d’une ONG en faveur des personnes LGBT+ du Gabon agressé pour ses orientations sexuelles. © GabonReview

 

Le Gabon est l’un des rares pays d’Afrique à avoir dépénalisé l’homosexualité en 2020. Cependant les droits des personnes LGBT+ font encore débat dans les rues de la capitale. Le leader d’une ONG militant en faveur des personnes LGBT+ du Gabon, est victime d’agression et a vu sa maison incendiée à cause de ses orientations sexuelles. Il rencontre au quotidien d’énormes difficultés. 

«En qualité de responsable de cette association, je rencontre depuis la création de cette structure énormément de problèmes. Des problèmes de discrimination, stigmatisation et agression dans la rue par ceux qui m’ont déjà identifié ou ceux qui me connaissent, que ce soit au quartier ou ailleurs. Ils vont hurler sur moi ou ils vont me lancer des injures», a confié El Gladjeur (surnom par lequel il est connu). 

Le mois dernier en rentrant chez lui vers 21 heures, il s’est fait tabasser par cinq gaillards entre Rio et l’Église de l’Alliance chrétienne d’Avéa. «Ces derniers m’ont interpellé en me disant : monsieur arrêtez-vous ! C’est vous qui êtes le responsable de l’association qui encourage les homosexuels au Gabon ? Et c’est vous qui défendez leurs droits ? Et moi de les répondre que c’est une question de vie privée et c’est une orientation personnelle, c’est un choix que chacun de nous fait donc n’en demeure pas moins que ces personnes qui ont fait ce choix-là ne doivent pas être des personnes rejetées ou qui n’ont pas le droit de vivre. Ma réponse les a complètement énervées, donc ils m’ont mis un balayage je suis tombé», a-t-il fait savoir.

Le responsable de l’association militant pour le droit, le bien-être et la santé des minorités au Gabon a reçu des coups de pieds soi-disant qu’il fait la honte des hommes et qu’il devrait «bruler en enfer». Ses agresseurs ont également dit qu’il fait partie des races qui doivent être exterminées. Il a pu avoir la vie sauve grâce à un passant faisant sablant d’appeler les policiers siégeant au carrefour Rio. Ensuite, «cinq jours après, j’ai eu la maison qui a été incendiée. Mais je ne suis pas sûr que cet incendie a été fait par les mêmes gars. C’est juste un lien que j’ai essayé de faire comme à cause des menaces que je reçois chaque jour», a expliqué le leader des personnes LGBT+ du Gabon. Il avait porté plainte contre X pour cette agression, mais cela est resté sans suite. 

Il condamne avec sa communauté, les actes homophobes qu’ils vivent et se disent ne pas être à l’abri des dangers. D’après lui, à cette allure, si le gouvernement chargé de protéger tout le monde au même titre ne prend pas des mesures assez positives pour tout le monde, sa communauté sera toujours considérée comme celle-là qui ne vivra pas en paix. «Nous voulons que les autorités se penchent sur ce problème des droits humains, que l’égalité soit pour tout le monde, que la protection soit pour tout le monde et qu’il n’y ait pas de laisser pour compte. On ne demande pas plus, on veut juste la tranquillité au même titre que les autres», a plaidé El Gladjeur. Les LGBT+ sont près de 300 au sein de l’association qui compte plus de 10 plateformes militant pour leurs droits. Au Gabon, ils sont nombreux, on les retrouve partout dans les 9 provinces.

 

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