La nouvelle femme de Léa Todorov
En 1900, Lili d’Alengy, célèbre courtisane parisienne, a un secret honteux – sa fille Tina, née avec un handicap. Peu disposée à s’occuper d’une enfant qui menace sa carrière, elle décide de quitter Paris pour Rome. Elle y fait la connaissance de Maria Montessori, une femme médecin qui développe une méthode d’apprentissage révolutionnaire pour les enfants qu’on appelle alors « déficients ». Mais Maria cache elle aussi un secret : un enfant né hors mariage. Ensemble, les deux femmes vont s’entraider pour gagner leur place dans ce monde d’hommes et écrire l’Histoire.
Laurent Delmas : « C’est une rencontre imaginaire appliquée à un personnage, Maria Montessori qui dans le monde de la pédagogie est une sorte de Graal absolu. C’est ça qui moi me pose problème, c’est qu’on ne peut pas faire un film historique daté sans tenir compte du présent. Or, le présent de la méthode Montessori, c’est que pour le moins, elle peut être discutée. Pour le moins elle est mal évaluée. Pour elle le moins, elle participe des financements publics, donc sans en donner forcément une contrepartie éducative. Bref, il y a beaucoup de questions qui se posent sur Montessori et la limiter à ce petit moment historique en plus faux, Moi ça me pose beaucoup de problèmes.«
Nouvelles têtes
7 min
Dans la peau de Blanche Houellebecq de Guillaume Nicloux
En Guadeloupe, Blanche Gardin préside un concours de sosie consacré à Michel Houellebecq. Michel s’y rend, mais des événements imprévus vont plonger notre duo au cœur d’une intrigue rocambolesque…
Christine Masson : « C’est dans la veine un peu de ‘L’enlèvement de Michel Houellebecq’, mais bien plus drôle. Ce film libre, fantaisiste, révèle deux choses. D’abord, un sacré duo, Gardin / Houellebecq, tous les deux très bons acteurs d’eux mêmes. EtHouellebecq décidément, un vrai corps de cinéma, celui qu’on avait découvert dans ‘Near death expériences’. Et puis l’évocation d’un thème très sérieux, le colonialisme, sur un ton à la fois léger et profond, comme cette conversation surréaliste dans une limousine, toujours sur le fil. Et même des moments émouvants, comme ces dialogues sur la solitude et l’amour.«
Laurent Delmas : « Reste que ce qui peut interroger en tous les cas, c’est que on se demande si Houellebeck s’intéresse au personnage qu’il est, parce qu’il joue un personnage d’écrivain, y compris manifestement en répondant à des entretiens et en répondant un peu n’importe quoi, ou en tous les cas à des choses sur lesquelles il ne veut pas revenir, qui ne l’intéressent pas, qu’il met de côté. Et c’est ça qui est très étonnant. Une sorte de portrait d’un écrivain exténué, à bout de souffle. On se demande où est la littérature là dedans, ça c’est une évidence absolue.«
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Mis Hermanos de Claudia Huaiquimilla
Au Chili, une prison pour mineurs encerclée de montagnes. Angel et son jeune frère Franco purgent leur peine. Malgré cet environnement difficile, ils ont construit un groupe d’amis solide qui leur permet de rêver ensemble de liberté. Tout change avec l’arrivée de Jaim, un adolescent survolté qui va leur offrir la possibilité d’une réelle évasion, mais à quel prix ?
Laurent Delmas : « Dans ce huis clos d’une prison pour adolescents, avec des agressions sexuelles, des pressions, des brutalités, des sévices, de la drogue qui circule, etc. Le quotidien d’une absolue banalité, mais terrifiant également, bien sûr, mais le tout avec un vrai style de cinéaste incontestable. C’est à dire ce n’est pas une sorte de naturalisme plein. Il y a des vraies poussées narratives, il y a des vraies poussées stylistiques qui fait de Mois Hermanos un film très très intéressant. »
Chroniques de Téhéran de Ali Asgari, Alireza Khatami
Christine Masson : « Neuf histoires, neuf plans séquences réalisé grâce à un subterfuge. Les autorités refusent à Alireza Khatami de tourner un long métrage. Alors il réalisera neuf courts métrages avec son ami Ali Asgari. C’est neuf visages de la vie quotidienne à Téhéran. »
Laurent Delmas : « Neuf moments de vie en caméra fixe sur les protagonistes et en voix off, on a l’administration avec un grand A, le pouvoir sans visage, bureaucratique, méprisant, humiliant, vexatoire, kafkaïen, absurde. Et ça, c’est l’incroyable efficacité du film justement, de ne faire qu’entendre ces voix qui sont en train d’oprimer en 1 h 17. Ces neuf vies iraniennes. C’est absolument beau, bouleversant. Et puis il y a aussi, heureusement, un peu de temps en temps d’humour, d’auto dérision qui permet presque de sauver le monde. Et il y a la fin du film, qu’on racontera pas ici, mais qui est une sacrée transcendance.«
Diogenes de Leonardo Barbuy La Torre
Au milieu des Andes péruviennes, deux jeunes enfants se retrouvent enlevés par leur père, un peintre héritier d’une tradition ancestrale, les Tablas de Sarhua. Il fait commerce de ses peintures en échange de produits de première nécessité, tandis que ses enfants l’attendent. À la suite d’une série d’événements inattendus, ces derniers vont découvrir une nouvelle réalité. En particulier Sabina, la sœur aînée, qui va être amenée à rencontrer son passé et sa culture.
Laurent Delmas : « Amateurs de naturalisme brut, passez votre chemin. C’est entre le naturalisme, mais aussi une rêverie mythique, presque mythologique, où, comme souvent d’ailleurs dans le cinéma d’Amérique du Sud, on ne dit pas tout. Il y a des blancs qu’il faut que le spectateur comble et moi je trouve que c’est une position après tout aussi intéressante. On est souvent en état d’apesanteur. C’est un cinéma qu’on pourrait presque qualifier le Bressonien. »
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Nome de Sana Na N’Hada
Guinée-Bissau, 1969. Une guerre violente oppose l’armée coloniale portugaise aux guérilleros du Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée. Nome quitte son village et rejoint le maquis. Après des années, il rentrera en héros, mais la liesse laissera bientôt la place à l’amertume et au cynisme.
Laurent Delmas : « Très intéressant voyage entre le passé et le présent. Ce n’est pas tous les jours qu’on a des nouvelles du cinéma de Guinée-Bissau et de la Guinée-Bissau même. C’est de la révolution à la gueule de bois postrévolutionnaire. C’est ça dont le film parle avec ce personnage principal Nome qui veut dire ‘celui qui a le nom de tous’ c’est magnifique. Et puis cette question qui traverse aussi le film un moment ‘pourquoi les gens deviennent ils si mauvais?’ Voilà une question qui vous laissera en suspend, mais que le film pose.«
Il reste encore demain de Paola Cortellesi
Mariée à Ivano, Delia, mère de trois enfants, vit à Rome dans la seconde moitié des années 40. La ville est alors partagée entre l’espoir né de la Libération et les difficultés matérielles engendrées par la guerre qui vient à peine de s’achever. Face à son mari autoritaire et violent, Delia ne trouve du réconfort qu’auprès de son amie Marisa avec qui elle partage des moments de légèreté et des confidences intimes. Leur routine morose prend fin au printemps, lorsque toute la famille en émoi s’apprête à célébrer les fiançailles imminentes de leur fille aînée, Marcella. Mais l’arrivée d’une lettre mystérieuse va tout bouleverser et pousser Delia à trouver le courage d’imaginer un avenir meilleur, et pas seulement pour elle-même.
Laurent Delmas : « Ce film n’a suscité en moi que des malaises. Malaise dans la récupération grossière et plate de l’univers de Scola, l’univers esthétique dans évidemment une journée particulière, l’utilisation du noir et blanc. Malaise de voir le misérabilisme social qui n’a rien à voir avec le néoréalisme italien, mais qui là aussi est cité. Malaise, et c’est donc beaucoup plus grave, évidemment, dans la représentation de violence conjugale incroyablement chorégraphiée avec une petite musique, comme s’il s’agissait de prendre la distance avec ça. Mais on ne prend pas de distance avec ça. Pas comme ça en tout les cas. Certainement pas. Malaise, enfin, avec un suspense final incroyable qui n’a rien à voir avec le propos sur les violences conjugales. Bref, l’ensemble est absolument raté. »
Un monde nouveau
2 min
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