Pour faire face au « fléau » des chercheurs d’or clandestins en Guyane, Emmanuel Macron a dit, lundi 25 mars, vouloir installer une filière d’orpaillage légal.
Celle-ci sera installée et structurée « dans certains endroits », en concertation avec les acteurs locaux.
Une filière « d’orpaillage légal » va voir le jour en Guyane. En déplacement à Camopi, une zone reculée de l’est où est déployée une base opérationnelle avancée de la mission Harpie, qui lutte contre les chercheurs d’or clandestins dans ce département frontalier du Brésil, Emmanuel Macron s’est positionné, lundi 25 mars, en faveur d’un réseau légal « dans certains endroits ».
Demandant à ce qu’on lui présente sous trois mois une « approche opérationnelle améliorée », il s’est dit déterminé à « structurer une filière qui n’utilise pas le mercure, qui soit exemplaire en la matière ». Occuper certains sites pourrait permettre, selon lui, d’éviter « d’y attirer des orpailleurs illégaux » ou tout du moins de « réduire leur activité ».
Le chef de l’État a indiqué vouloir ouvrir « une concertation » avec des élus locaux, professionnels de la filière et services de l’État pour décliner cette stratégie localement.
Des volumes illégaux divisés par deux
Malgré des moyens militaires considérables mis en place dès 2008 dans le cadre de l’opération Harpie, dotée de 70 millions d’euros par an, la France n’a pas réussi à éradiquer cette ruée vers l’or venue des voisins brésilien et surinamais. La lutte contre l’orpaillage illégal fait donc logiquement partie des dossiers sur lesquels le président de la République était attendu lors de son étape en Guyane lundi et mardi.
Emmanuel Macron s’est par ailleurs satisfait d’une baisse des volumes d’or illégalement extraits : ces derniers sont passés de « dix tonnes » par an en moyenne ces dernières années à « cinq tonnes » selon les chiffres provisoires de 2023, a-t-il indiqué. Il a également annoncé vouloir vendre « systématiquement » les saisies d’or pour que « l’argent puisse revenir sur le territoire pour accompagner celui-ci », alors que les saisies revenaient jusque-là à l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc).
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Lors de son déplacement en Guyane, Emmanuel Macron a également rendu un hommage major du GIGN Arnaud Blanc, tué le 25 mars 2023 en opération. « Ces hommages suffisent à dire que cette lutte est essentielle et difficile », a-t-il affirmé. Le président français se rendra, mardi 26 mars, au Brésil, confronté « au même fléau », avec lequel il a promis de « bâtir » une « nouvelle stratégie transfrontalière ».
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