Mercredi 20 mars, une cinquantaine d’établissements scolaires franciliens ont été visés par des menaces d’attaques islamistes à l’explosif par le biais d’un piratage de leur espace numérique de travail (ENT).
Il s’agit d’un cas d’école d’hacktivisme, même s’il ne faut pas exclure que des attentats islamistes se produisent réellement. D’ailleurs, le pays a été placé en « urgence attentat » dans la foulée des attaques meurtrières commises à Moscou.
En effet, l’hacktivisme (contraction de « Hacking » et « Activisme ») est l’acte de pirater un système informatique pour promouvoir des revendications politiques. Ces cyberattaques ont en règle générale un impact technique très relatif en comparaison par exemple d’un ransomware, qui lui peut bloquer tout un système d’information et rendre inaccessible des volumes de données considérables.
En revanche, elles peuvent avoir un impact médiatique fort permettant aux groupes d’hacktivistes de promouvoir un agenda politique. Or, les exemples d’hacktivisme semblent se multiplier ces derniers temps.
Les JO de Paris sont susceptibles d’attirer l’attention d’acteurs cyber malveillants
En effet, le 10 mars dernier, le groupe cybercriminel Anonymous Soudan revendiquait avoir bloqué les sites de plusieurs ministères par une attaque par déni de services (DDOS). Plus récemment, ce sont les comptes X (ex-Twitter) de BFMTV et RMC qui faisaient les frais d’un piratage par le groupe Epsilon. Un post ironisait sur l’attentat de Moscou, un autre demandait la libération de la Palestine.
S’il est impossible de prévoir qui sera frappé, les acteurs de la cybersécurité alertent depuis longtemps sur la fenêtre idéale d’opportunité que constituent les élections européennes et les Jeux olympiques et paralympiques de Paris.
Dès avril 2023, l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information)* alertait en des termes non ambiguës : « En raison de leur portée médiatique mondiale, les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 sont susceptibles d’attirer l’attention de divers acteurs cyber malveillants qui pourraient chercher à profiter de l’événement pour acquérir une certaine visibilité et faire connaître leurs revendications, attenter à l’image et au prestige des compétitions comme à ceux de la France ou tout simplement chercher à obtenir des gains financiers par extorsion. »
Au fond, notre pays est un peu devenu la tête de Turc du monde occidental
Or en plus d’accueillir les JOP2024 et de traverser une période électorale mouvementée, la France se distingue par son positionnement très vocal sur la guerre russo-ukrainienne, est contestée en Afrique dans sa sphère d’influence et critiquée pour sa prétendue inaction à Gaza.
Attaquer la France permet donc d’obtenir une caisse de résonance médiatique non négligeable sur ces sujets. Au fond, notre pays est un peu devenu la tête de Turc du monde occidental. Le mur sur lequel taguer ses revendications pour les rendre visibles.
Les Français doivent donc anticiper, tout comme les pouvoirs publics le font déjà, ces manœuvres de déstabilisation, dont les récentes itérations ne pourraient d’ailleurs être que des tests…
*Créée en 2009, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) est l’autorité nationale en matière de cybersécurité et de cyberdéfense.
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