Violences urbaines en Guadeloupe: le maire de Pointe-à-Pitre menace de démissionner

Plusieurs « barrages » ont été érigés depuis jeudi soir dans différentes communes de l’archipel ultramarin en proie à des violences, a confirmé à l’AFP le directeur territorial de la police nationale de Guadeloupe, Christophe Gavat.

Cette semaine, des interventions de la police ont eu lieu dans les agglomérations de Capesterre-Belle-Eau et Basse-Terre où des personnes ont incendié des barricades faites avec des « poubelles, du vieil électroménager ou des carcasses de voiture », selon la Direction territoriale de la police nationale (DTPN) qui précise que « quatre jeunes ont été interpellés » à Basse-Terre.

A Lamentin, dans le nord de la Basse-Terre, une source de la gendarmerie a indiqué que des affrontements avaient opposé une vingtaine de gendarmes à des groupes de « jeunes encapuchonnées » qui leur jetaient des projectiles, notamment des « pierres et des bouteilles » à proximité d’un lycée jeudi et vendredi matin.

Selon M. Gavat, « depuis vendredi soir », plusieurs secteurs de Pointe-à-Pitre sont « touchés » et la préfecture a annoncé le déploiement de 30 policiers supplémentaires dans la commune.

« Pointe-à-Pitre en l’état est un coupe-gorge. Sans forces de l’ordre à la hauteur des défis », a indiqué à la presse Harry Durimel, dénonçant « une guérilla » et l’implication « de mineurs ». « Si j’ai les moyens je continue, si je n’ai pas les moyens, j’arrête! », a-t-il ajouté.

Mercredi, cinq personnes avaient été blessées dans une série d’agressions commises par une femme munie d’un couteau et d’un tesson de bouteille dans le centre de Pointe-à-Pitre, avait indiqué le parquet, et le 16 mars, une restauratrice avait été tuée par balle lors d’un braquage.

En Guadeloupe, le taux d’homicides pour 100.000 habitants a atteint 9,4 en 2023, en hausse de 33,3% par rapport à l’année précédente dans ce département où, comme en Martinique, les armes à feu circulent de plus en plus, selon plusieurs sources policières.

A Pointe-à-Pitre, en un an, le pourcentage des mineurs impliqués dans les affaires criminelles et délictuelles a notamment triplé, culminant, sur les premiers mois de 2024, à 38%, selon le dernier bilan de la délinquance récemment présenté par les forces de l’ordre.

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