Après une première visite en octobre 2017, où il avait dit ne pas être « le Père Noël », le chef de l’État revient à Cayenne. Cette petite phrase, lâchée six mois après une grève générale qui avait paralysé ce territoire, est ancrée dans la mémoire collective des Guyanais qui ont voté à 60 % pour Marine Le Pen. Au programme, cette fois : la sécurité, l’environnement et le désenclavement. On fait le point sur les enjeux de cette visite.
Lutte contre l’insécurité
En 2023, la criminalité sur ce territoire d’outre-mer a atteint un niveau record, avec 20,6 homicides pour 100.000 habitants, soit près de 15 fois plus que la moyenne nationale. Une soixantaine d’homicides ont été relevés l’an dernier. Le président a évoqué le dispositif « 100 % contrôle » qui a « permis de réduire drastiquement le trafic de stupéfiants » à l’aéroport de Cayenne. Selon lui, les policiers et gendarmes y interceptent chaque semaine 30 à 40 kilos de drogue.
Emmanuel Macron rendra également hommage ce lundi à Arnaud Blanc, major du GIGN, tué il y a un an jour pour jour lors d’une opération d’orpaillage – recherche d’or – illégale. L’occasion pour le chef de l’Etat de revenir sur l’opération Harpie, « marquée par son efficacité » mais endeuillée par la perte de plusieurs militaires ces dernières années.
Développement de l’agriculture
La pêche et l’agriculture font partie des secteurs en souffrance dans ce territoire de 300.000 habitants. Le chef de l’État dit vouloir encourager le développement de l’agriculture locale, pour réduire la dépendance alimentaire de la Guyane (96 % du poulet consommé y est importé). Emmanuel Macron a dit « partager l’impatience de la population » et promis « des décisions rapides ». De même, il promet de mesures pour « lutter contre la pêche illégale ».
Le chef de l’Etat entend aussi « permettre une exploitation durable de notre forêt » tropicale, avec une « activité aurifère responsable et pérenne ». Plaidant pour une « écologie à la française », Emmanuel Macron promet une « simplification et une adaptation des normes », jugées pour l’instant trop lourdes par les acteurs locaux.
Désenclavement et autonomie
Les élus locaux comptent également mettre sur la table le sujet du désenclavement : la Guyane ne compte que 400 km de routes nationales et la liquidation d’Air Guyane en 2023 a privé de desserte aérienne des communes isolées. Des avancées sur le statut de l’île sont aussi attendues. Après l’accord trouvé entre le gouvernement et les élus sur le statut particulier de la Corse, nombreux sont les élus locaux qui appellent à une autonomie de la Guyane. Le pouvoir central doit « nous accorder le même statut que la Corse », insiste le président de gauche de la Collectivité territoriale de Guyane (CTG), Gabriel Serville, après avoir menacé de boycotter la visite présidentielle, tout comme les élus indépendantistes.
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