Moins de 48 heures après son arrivée, le président français Emmanuel Macron va conclure ce mardi son déplacement en Guyane par une visite au Centre spatial de Kourou, pôle emblématique de ce territoire. Il s’envolera ensuite pour le Brésil afin de sceller en Amazonie le réchauffement des relations avec le géant sud-américain.
Lundi, depuis le territoire français d’outre-mer, il a annoncé plusieurs mesures, notamment pour renouveler la flotte de pêche locale, confrontée à la pêche illégale en provenance du Brésil. Il s’est aussi dit ouvert à l’installation d’une filière « d’orpaillage légal » dans « certains endroits », avec l’objectif d’occuper certains sites pour « réduire l’activité » illégale. Ce mardi sera consacré au spatial.
« Un véritable port spatial de l’Europe »
Le centre de Kourou, qui célèbre cette année ses 60 ans, prépare le vol inaugural du futur lanceur lourd Ariane 6, prévu entre la mi-juin et la fin juillet. Le programme, qui doit redonner à l’Europe son autonomie d’accès à l’espace, a pris quatre ans de retard en raison du Covid et de difficultés de mise au point. Dans l’intervalle, Ariane 5 a accompli son dernier vol le 5 juillet 2023, avec au total 117 lancements à son actif depuis 1996.
Le futur du centre de Kourou doit « être redéfini pour en faire un véritable port spatial de l’Europe », martèle l’Élysée, qui pointe une concurrence exacerbée sur les lanceurs, notamment avec SpaceX d’Elon Musk aux premières loges, ainsi que le développement des micro et minilanceurs.
VIDÉO. Dernier envol réussi pour la fusée Ariane 5, après 27 ans de service
Emmanuel Macron va présenter à cette occasion quatre projets de petites fusées dont la France va financer le premier vol afin de faire émerger de nouveaux acteurs. Selon nos informations, Latitude, une start-up basée à Reims, et HyPrSpace, une entreprise bordelaise, seront cités pour leurs microlanceurs. La société francilienne Sirius et la filiale d’ArianeGroup MaiaSpace, seront également sur le devant de la scène, pour de plus gros lanceurs.
Cela devrait permettre à la France de multiplier les envois dans l’espace. SpaceX a en effet réalisé à elle seule 107 lancements l’an passé, contre trois (deux Ariane 5 et une fusée Vega) pour les Européens.
Départ pour le Brésil dans l’après-midi
Emmanuel Macron se rendra dans l’après-midi de mardi au Brésil, pour une visite d’État de près de trois jours. Les deux chefs d’État se retrouveront en Amazonie, à Belem, dans le nord du Brésil, pour démontrer que développement économique peut rimer avec protection de l’environnement. « Nous sommes dans un moment franco brésilien », se félicite l’Élysée. « La France est un acteur essentiel, incontournable pour la politique étrangère brésilienne », renchérit la diplomatie brésilienne.
Les deux chefs d’État devraient également discuter défense, la France et le Brésil coopérant déjà pour la production de quatre sous-marins à propulsion classique – le troisième sera mis à l’eau mercredi en présence des deux dirigeants – et d’hélicoptères. Brasilia pourrait de plus faire appel à Paris pour l’aider à développer la propulsion nucléaire sur un cinquième sous-marin.
Mais il y a aussi les sujets qui fâchent, à commencer par l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et Bolivie), que la France bloque sur fond de crise agricole en Europe. La coopération dans la lutte contre l’orpaillage illégal avec le Brésil sera également sur la table.
Sur le plan international, Emmanuel Macron devrait rappeler toute la place que le G 20, présidé cette année par le Brésil, doit selon lui continuer à accorder à la guerre en Ukraine. Lula, qui se pose en champion du « Sud global », martèle pour sa part que les responsabilités sont partagées en Ukraine et refuse de prendre parti contre la Russie.
Crédit: Lien source


Les commentaires sont fermés.