une visite de terrain au pas de charge pour Emmanuel Macron

Le président français est arrivé en Guyane ce lundi matin très tôt pour une visite d’un jour et demi. Le chef de l’État a enchainé les séquences, dès l’aéroport. Objectif : s’intéresser aux problèmes de la vie quotidienne et prendre le pouls de la population.

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De notre envoyée spéciale à Cayenne,

Pas de temps à perdre pour Emmanuel Macron. À peine descendu de son avion, sur le tarmac de l’aéroport, le président a fait passer son premier message aux Guyanais : « C’est avec beaucoup de bonheur que je suis ici aujourd’hui, pour regarder avec lucidité, ce qui va et ce qui ne va pas. »

Mais dès son premier mini-bain de foule après une cérémonie sur la place des Palmistes, Emmanuel Macron s’est heurté à un Guyanais pas content. « Moi, je vous demande ce que vous êtes venu faire en Guyane ? », l’a-t-il interpellé. « Et qu’est-ce que vous faites dans la vie, vous, monsieur ? » demande le président. « Je suis retraité de la fonction publique. » « Vous étiez sans doute content d’être en France », rétorque le chef de l’État. Réponse : « Non. »

Une petite tension d’entrée de jeu, avant un autre échange franc et direct au marché aux poissons. « Vous avez parlé du renouvellement de la flotte. Ça fait plus de dix ans qu’on nous promet ça »,tacle un Guyanais. « Alors, je n’ai fait aucune promesse concrète sur le renouvellement de la flotte, parce qu’on dépendait de l’Europe, répond Emmanuel Macron. On s’est fait balader par la Commission. »

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La filière pêche avait une ambassadrice bien connue, Christiane Taubira, qui a rejoint le président. « Sur la filière pêche, il est important qu’il comprenne l’environnement physique : qu’est-ce que c’est que cette immense étendue maritime, comment ça se contrôle… », a fait valoir l’ancien ministre de la Justice, originaire de Guyane.

Voir et comprendre, c’est aussi ce qu’Emmanuel Macron a essayé de faire dans une ferme à Matoury, où une éleveuse a soulevé le problème de la régularisation des migrants dans les secteurs en tension, un dispositif qui n’est pas applicable en Guyane. « Est-ce que dans notre secteur, la régularisation pourra se faire par le travail ? » Des questions, des attentes, les Guyanais en ont beaucoup.

Ils mettent en place des guetteurs dans les embouchures, sur les fleuves, à des carrefours sur la route, pour pouvoir repérer et annoncer les différents dispositifs mis en place.

Reportage avec la brigade fluviale et nautique de Matouri

Valérie Gas

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