enquêtes ouvertes à la suite d’« actes de malveillance » sur des réseaux d’eau

Des enquêtes ont été ouvertes, samedi 23 mars à la Guadeloupe, à la suite d’actes de malveillance qui ont privé d’eau quelque 130 000 usagers et perturbé des établissements de santé, ont fait savoir dans un communiqué conjoint les procureurs de la République de l’archipel.

« Les brigades de gendarmerie territorialement compétentes ont été saisies des enquêtes judiciaires, ouvertes pour destructions aggravées et mise en danger de la vie d’autrui », ont annoncé les procureurs de Pointe-à-Pitre et Basse-Terre, sans préciser la nature des dégradations.

« Grâce aux actions en cours, l’eau est en cours de rétablissement dans les communes de Terre-de-Haut, Terre-de-Bas, Capesterre-Belle-Eau, Trois-Rivières et Petit-Bourg », a par ailleurs précisé la préfecture de Guadeloupe samedi dans un nouveau point de situation. « Les communes des Abymes, du Gosier et de Baie-Mahault sont toujours impactées par la coupure d’eau due à des dégradations », a-t-elle ajouté.

Quelque 80 000 personnes restaient privées d’eau samedi soir, a fait savoir le préfet de la région Guadeloupe dans un communiqué. « Sur les 130 000 personnes impactées hier, la situation de 50 000 d’entre elles a pu être réglée ou améliorée dans la journée mais 80 000 sont encore impactées ce soir », samedi, a fait savoir le préfet dans un point de situation publié sur le réseau social X. A la demande des mairies et de la préfecture, 132 palettes d’eau ont pu être distribuées samedi à des personnes privées d’eau, ajoute le communiqué.

Douze communes sur les trente-deux que compte cet archipel des Antilles françaises subissent des « coupures totales ou partielles depuis mardi soir », avait déclaré vendredi soir la préfecture, conséquence de « dégradations commises sur le système de distribution d’eau potable ». Les travaux de réparation « dureront dix à douze jours » dans le pire des cas, a-t-elle précisé.

Depuis plusieurs jours, une grève des agents du Syndicat mixte de gestion des eaux et assainissement de la Guadeloupe, régie publique en Guadeloupe, affecte la distribution d’eau potable, déjà régulièrement critique, en plusieurs points.

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Le CHU « impacté »

Le centre hospitalier universitaire « a également été impacté, ce qui aurait pu engendrer des conséquences dramatiques », avait dit jeudi la préfecture.

Vendredi, des écoles et des entreprises ont fermé dans plusieurs communes, faisant réagir le syndicat patronal UDE-Medef et les représentants de la chambre de commerce et d’industrie, qui avaient réclamé « des mesures » rapides.

« Nous appelons de nos vœux une conscientisation et la mise en place d’un service minimum de cinq à six heures par jour, aux heures les plus propices », a demandé vendredi la présidente du comité du tourisme des îles de Guadeloupe dans un communiqué, rappelant « l’effet dévastateur » de cette situation pour la région.

La Guadeloupe connaît, en raison de décennies de gestion délétère et de réseaux vétustes, des coupures d’eau organisées par l’opérateur pour alimenter tour à tour les communes de l’archipel. Depuis la fin de 2021, une régie unique tente de résorber les problèmes mais connaît de nombreux dysfonctionnements politiques et financiers.

Elle est épaulée par les collectivités majeures et l’Etat, dans une feuille de route de gestion commune autour d’un plan d’investissement de plus de 300 millions d’euros.

De nombreux experts estiment qu’il faudrait plus de 1 milliard d’euros pour changer les canalisations qui laissent s’échapper plus de 50 % de l’eau produite.

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Le Monde avec AFP

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