Le kyudo signifie en japonais la voie de l’arc. Tout comme le judo se traduit par la voie de la souplesse et le kendo par la voie du sabre. Au Japon, l’apprentissage d’un de ces trois arts martiaux est obligatoire au collège. En plus de ces jeunes, le kyudo compte plus de 150 000 licenciés au Pays du Soleil levant, 960 en France et 21 dans le seul club de Gironde, l’Association bordelaise de…
Le kyudo signifie en japonais la voie de l’arc. Tout comme le judo se traduit par la voie de la souplesse et le kendo par la voie du sabre. Au Japon, l’apprentissage d’un de ces trois arts martiaux est obligatoire au collège. En plus de ces jeunes, le kyudo compte plus de 150 000 licenciés au Pays du Soleil levant, 960 en France et 21 dans le seul club de Gironde, l’Association bordelaise de kyudo traditionnel (ABKT), actuellement à la recherche d’une nouvelle salle.
Le salut, ou yu, en présence des quatre kyoshi français, à droite.
E. C.
Le 29 février, à Nagoya, la Coupe du monde, qui rassemble 36 nations, a vu une équipe tricolore se classer cinquième. Sur la quinzaine de kyoshi, c’est-à-dire les professeurs, qui enseignent en dehors du Japon, quatre sont français, Laurence et Charles-Louis Oriou, Claude Luzet et Frédéric Demangeon, tous 6e dan. Ils encadrent depuis le samedi 30 mars le grand stage national de Pâques sous l’égide de France kyudo, leur fédération, que préside Guillaume André, laquelle est rattachée à la Fédération française de judo. L’édition 2024 a lieu au Creps, à Talence.

Guillaume André, le président de France kyudo.
E. C.
Cible à 28 mètres
Ils sont 73 samedi à avoir assisté, dans un silence absolu, à ce qu’on appelle un tir de cérémonie, ou yawatashi, effectué par Laurence Oriou. C’est beau à voir. La cible, ou mato, un tambourin de papier, se trouve à 28 mètres, la distance standard, à 9 centimètres du sol. Elle mesure 36 centimètres de diamètre, ce qui semble petit vu de loin et presque inatteignable. La flèche est arrivée en plein dans le mille. Ce n’est pas qu’une façon de parler. Impossible de mieux centrer. La précision était millimétrique. Très impressionnant ! Les élégants gestes de préparation, minutieusement codifiés, avaient été réalisés avec une infinie lenteur. La corde est amenée avec le pouce derrière l’oreille et non pas avec les autres doigts à hauteur de la bouche, comme dans les épreuves olympiques d’arc.

Laurence Oriou lors du tir de cérémonie.
E. C.
« Idéalement, nous espérons que notre adversaire soit meilleur que nous »
« L’idéal est d’entrer dans un état de grâce au moment du tir, que la flèche parte toute seule et qu’elle aille naturellement dans la cible », décrypte Charles-Louis Oriou, 72 ans, dont quarante de kyudo. Les pratiquants, ou kyudojin, parlent de « zen debout », cet instant de concentration extrême et de bien-être intérieur. « Pendant que l’on réfléchit à notre mouvement, comment placer notre main droite, notre corps, notre main gauche, les épaules, on ne pense plus aux éléments extérieurs, explique Guillaume André. On rentre dans une bulle. Quand j’ai fait des démonstrations à la Japan Expo, je n’entendais plus la musique. » Des démonstrations auront lieu le 25 mai à Saint-Germain-du-Puch et le 8 juin à Mérignac.
Même s’il existe des compétitions, comme la Coupe de France ou le championnat de France, le kyudo est bien davantage qu’un sport. Charles-Louis Oriou en décrit le principe : « Physiquement, émotionnellement, mentalement, c’est une discipline de développement. Idéalement, nous espérons que notre adversaire soit meilleur que nous. Car s’il est meilleur que moi, il m’oblige à aller chercher au tréfonds de moi pour être meilleur que lui. On remercie nos adversaires. » Le sens de cet art martial est de « développer ses qualités humaines ».

Il existe trois tailles d’arc (yumi en japonais), le plus grand faisant 2,40 m.
E. C.

Les flèches, ou ya.
E. C.
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