la section handibasket du Stade Rochelais pour faire du sport et « garder du lien »

Des bruits bien différents des habituels crissements de chaussures de sport résonnaient dans la soirée du lundi 25 mars au gymnase Michel-Crépeau de Puilboreau. Entre les indications de jeu, les petits cris de rage et les rires – parfois accompagnés d’insultes bon enfant –, ce sont les chocs entre les fauteuils roulants qui ressortaient le plus. Des équipements…

Des bruits bien différents des habituels crissements de chaussures de sport résonnaient dans la soirée du lundi 25 mars au gymnase Michel-Crépeau de Puilboreau. Entre les indications de jeu, les petits cris de rage et les rires – parfois accompagnés d’insultes bon enfant –, ce sont les chocs entre les fauteuils roulants qui ressortaient le plus. Des équipements sportifs aux roues incurvées qui permettent à la section handibasket du Stade Rochelais de jouer en Nationale 3.

« On a eu une volonté de faire de la compétition dès la création du club, en mars 2022. », insiste Mathias Taveau, coach et cofondateur du club avec Mathieu, handisportif. Ils jouaient avant cela au club handibasket de Niort « qui n’était qu’un club de loisir », déplore ce vendeur de fauteuils roulants médicaux. Une activité qu’il a néanmoins découverte là-bas, en 2013. « La Fédération française de basket n’exclut pas les valides. Je peux même jouer en compétition. Ce que j’aime avec ce sport, c’est qu’il est très inclusif et mélange tous les âges. »

De 15 à 61 ans

Sur les 16 licenciés – « dont 12 compétiteurs et 4 en loisir » –, ils étaient huit à s’entraîner ce soir-là. Ils représentaient pourtant à eux seuls trois générations. Le plus jeune, Mathis, a 15 ans. Loin derrière le doyen et capitaine de l’équipe « Jean-Phi », du haut de ses 61 ans. Ils jouent d’égal à égal lors des compétitions. « Les règles restent pratiquement les mêmes que celles du basket 5 contre 5 classique », précise Mathias Taveau.

Je peux pousser les nouveaux à se sentir bien dans leur peau, comme on m’y a aidé

Lors de l’entraînement, Jean-Philippe – un licencié d’une quarantaine d’années – tombe en arrière avec son fauteuil. « Certains joueurs arrivent à se relever, mais en fonction des pathologies ça peut être compliqué. Lui est tétraplégique. Il ne sent pas ses abdos et n’a quasiment pas de prise aux mains. Il a donc besoin d’aide pour se relever », explique Mathias après l’avoir remis sur roues.

Discussion d’après match

La séance se conclut par un match d’entraînement qui se termine 38 à 34 pour les sans maillots, l’équipe de « Jean-Phi ». La soirée ne peut s’achever normalement sans les discussions animées d’après match, un exutoire pour les joueurs. « Faire partir d’un club comme celui-ci, ça permet de garder un lien vers l’extérieur », explique le capitaine de l’équipe. Paralysé depuis 2014, c’est lors de sa rééducation qu’il s’intéresse à l’handibasket. « Je peux aussi parler avec des gens handicapés, comme moi, et pousser les nouveaux à se sentir bien dans leur peau, comme on m’y a aidé. »


Les fauteuils roulants de sport doivent correspondre à un grand nombre de normes pour les compétitions, comme la taille du châssis ou la hauteur du siège.

XAVIER LEOTY/SO

Un avis que partage Teylon, qui a rejoint le club l’année dernière. Ce Brésilien d’origine a été amputé jusqu’au haut de la cuisse gauche à 12 ans après qu’une voiture l’a percuté alors qu’il était passager d’un scooter en Guyane française. « C’est en partant me faire opérer en France que j’ai découvert le handibasket. Quelque chose qui n’est pas très connu en Guyane et au Brésil. Aujourd’hui, je suis content de jouer en compétition avec ces petits handicapés », lâche-t-il en regardant, avec un sourire, l’un de ses coéquipiers.

La journée départementale handisport

Le Comité départemental handisport de Charente-Maritime organise la journée départementale handisport, samedi 13 avril à Port-des-Barques. Une occasion de s’essayer à différents sports comme le volley assis, le tennis-fauteuil ou encore la sarbacane.

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