D’ici trois mois, les consommateurs seront autorisés à se procurer « 25 grammes par jour et pas plus de 50 grammes par mois » via des structures associatives à but non lucratif, des « clubs » strictement contrôlés par les autorités. L’objectif affiché du gouvernement d’Olaf Scholz est à la fois de lutter contre les trafics, encadrer l’usage et renforcer la prévention en direction notamment des plus jeunes.
L’histoire jugera de l’efficacité de la décision allemande mais la France commettrait une erreur à ne pas s’inspirer de cet exemple. Pour une raison simple : la politique en vigueur depuis les années 70 considérée par le Cese (le Conseil économique social et environnemental) comme « la plus répressive d’Europe » est un échec retentissant. La France détient en effet le record de consommation de stupéfiants (45 % des 15-64 ans ont déjà fumé un joint contre 25 % dans l’ensemble de l’Union) avec plus d’un million d’usagers quotidiens. À cette réalité, un rapport parlementaire ajoute le constat accablant d’une impuissance à lutter contre les trafiquants avec pour résultat « des quartiers laissés aux mains des dealers où les habitants en payent le prix. »
La politique française, la plus répressive d’Europe, est un échec retentissant.
Certes, rien ne permet de prétendre que la légalisation du cannabis, est la panacée. Mais le constat de faillite français justifie, a minima, une réflexion. Il impose également de sortir de l’affrontement droite-gauche d’un autre temps. Dans les deux camps s’élèvent d’ailleurs des voix pour ouvrir au plus vite le débat, les maires de Bègles et Bordeaux se disant même prêts à une expérimentation locale. Malheureusement, lorsque Gérald Darmanin affirme que « tant qu’il y aura des consommateurs il y aura de la drogue » et Éric Dupond-Moretti ose déclarer que « le pétard du samedi a le goût du sang séché sur le trottoir », on comprend que la France est loin de suivre l’exemple allemand. L’exécutif considère sans doute qu’il y plus de bénéfice électoral à lancer de vastes et très médiatiques opérations policières, même sans réelle efficacité.
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