La poésie, il l’embrasse dans sa vingtaine, étudiant en droit, il écrit « Grain de Paix, Grain d’amour », long poème qui reçoit le Prix Jeune Afrique Unesco en 2005. Un colloque le fait repérer, il décroche une bourse pour poursuivre ses études en France, à Nantes. Toujours le droit, mais c’est l’amour qui le conduit à Pau…
Jeu de mots heureux
Depuis, de Printemps des Poètes en écrits, Chrystom poursuit une œuvre singulière qui vient de s’enrichir d’un nouveau recueil. « J’ai des romans dans les tiroirs, mais c’est la poésie qui m’occupe », explique celui qui semble n’écrire que quand l’urgence le prend. Son précédent livre, « Globe-Trotteur, suivi du Discours d’Oloron » a remporté le prix des Jeux Floraux du Béarn ou encore le Prix des Remparts au salon du livre de Navarrenx.
Le tout dernier vient de sortir : « Je suis noir de monde ». Un jeu de mots heureux qui n’a, et contrairement aux apparences, rien à voir avec sa couleur de peau. D’ailleurs, Chrystom préfère laisser la négritude à Césaire ou Senghor. S’il est « noir de monde », c’est du monde de ses ancêtres, du monde de ses lectures, les plus grands poètes ou littérateurs. Il lâche des noms, d’Octavio Paz à Baudelaire, bien sûr, mais aussi Kawabata ou Rilke. Car il ne conçoit pas qu’on puisse entrer en poésie sans avoir lu les plus grands.
Le sublime et le beau
Ses poèmes sont courts ou longs,, ses vers libres comme l’air. L’assonance se devine parfois, les fulgurances se cachent au détour de conjonctions de mots, le sens se fait tantôt caché, comme ce titre tiroir, tantôt abscons aussi, il faut le dire. Mais doit-on tout comprendre des mots ? Le propos de Chrystom, c’est d’abord le sublime plutôt que le beau, il cherche ce qui ne peut se dire en bon français comme dans toute autre langue. « C’est à cela que sert la poésie, à dire ce que toutes les langues du monde ne peuvent dire. Quand le poète lance « un seul être vous manque et tout est dépeuplé », comment peut-il autant toucher l’intime de chacun ? »
Chez Chrystom, la pluie picore, l’arsenal de guerre se réveille, et le monde est un tout caché dans chacun. Loin des mondanités et de la mondialisation, il cultive sa « Mondialité », une foi dans l’universel, un monde où la poésie ne serait plus parente pauvre des lettres, ce qu’elle ne fut pourtant pas, des siècles durant déplore-t-il.
« Je suis noir de monde », Chrystom, Ed. Stellamaris, 127 pages, 11 euros. L’auteur dédicacera son livre à l’Espace culturel Leclerc de Tarbes samedi 6 avril à partir de 10 heures.
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