Les 2 900 soldats déployés depuis mi-décembre par l’Afrique du Sud dans la région du Nord-Kivu, pour soutenir la RDC face aux groupes rebelles sont sous pression : logistique défaillante, sous-financement, équipements vétustes, véhicules en panne…
De récents épisodes tragiques accentuent également les critiques au sein de la nation arc-en-ciel. La mort de deux militaires tués par un tir de mortier visant leur base, mi-février, a provoqué des polémiques et des questionnements en Afrique du Sud.
L’Alliance Démocratique (DA), principal parti d’opposition, a ainsi dénoncé la participation du pays à la mission de paix organisée par la Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC), dont le coût pour la South African Defence Force (SANDF) s’élève à environ 40 millions d’euros. De l’argent public qui pourrait être utilisé pour créer des emplois dans un pays rongé par le chômage et les inégalités économiques, estiment certains Sud-Africains.
Selon le DA, l’armée n’est pas non plus en mesure d’entreprendre de telles missions, faute de support aérien. Voir le récent communiqué du DA.
Les forces terrestres sud-africaines sont plutôt compétentes pour effectuer des opérations, mais sans support aérien ou logistique, elles sont très limitées
, confirme Lindy Heinecken, professeure de sociologie militaire à l’Université de Stellenbosch. Selon la chercheuse, l’armée n’a pas su se restructurer ces 30 dernières années. Faute de moyens, avec un budget toujours plus maigre (à peine 1 % du PIB, contre une moyenne mondiale de 2 %), elle utilise aussi toujours les technologies et véhicules datant d’avant les années 1990.
Près de 12 500 soldats déployés
La SANDF a beau être à court de moyens (budgétaires, humains, matériels), elle est quand même déployée sur six missions qui mobilisent 12 473 militaires, selon des chiffres officiels tirés des décrets présidentiels qui fixent les effectifs maximums.
Trois missions sont intérieures :
– contrôle des frontières : 2 700 soldats
– protection des centrales de production d’électricité : 880
– contrôle de l’exploitation minière illégale : 3 300.
Les trois autres sont des opex (opérations extérieures) :
– mission de la Communauté de développement d’Afrique australe au Mozambique (SAMIM) : 1 495 soldats
– mission de maintien de la paix des Nations unies en RDC (MONUSCO) : 1198
– mission de la SADC en RDC (SAMIDRC) : 2 900 (Operation Thiba). Ces troupes y ont été envoyées dans le cadre d’une force sous l’égide de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), comprenant également des militaires du Malawi et de la Tanzanie, chargée d’aider les forces gouvernementales de la RDC à lutter contre les rebelles du M23.
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