C’est une épidémie qui revient par cycle en Amérique latine. La dengue est de retour et plus forte que jamais provoquant des millions de cas, des milliers de décès et des pénuries d’antimoustique. Les autorités sanitaires sud-américaines appellent « à une action collective » pour endiguer la propagation du virus qui se transmet par piqûre de moustique. 20 Minutes fait le point sur cette épidémie qui rend dingue le continent sud américain.
La dengue, une maladie peu mortelle
La dengue est une maladie virale qui provoque une forte fièvre avec, dans de rares cas, une évolution vers une forme plus grave provoquant notamment des saignements. Les décès sont très rares – environ 0,01 % de l’ensemble des cas.
Répandu dans les pays chauds, le virus sévit principalement dans les zones urbaines et semi-urbaines et cause 100 à 400 millions d’infections par an, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Des records inquiétants
L’année 2024 sera « probablement celle de la pire saison de dengue jamais enregistrée en Amérique », a souligné lors d’une conférence de presse Jarbas Barbosa, le directeur de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS), déclinaison régionale de l’OMS. En moins de trois mois en 2024, les autorités sanitaires de la région ont déjà recensé plus de 3,5 millions de cas et un millier de décès dus à ce virus transmis par la piqûre d’un moustique infecté.
« C’est un motif d’inquiétude car cela représente trois fois plus de cas reportés qu’à la même date en 2023, année record avec plus de 4,5 millions de cas », selon Jarbas Barbosa. Dans un rapport publié début avril, l’OPS « appelle à une action collective » et « à intensifier les efforts pour éliminer les sites de reproduction des moustiques, renforcer les capacités des services de santé pour un diagnostic précoce et un traitement rapide, et éduquer le public à la prévention et à l’identification des symptômes ».
Trois pays particulièrement touchés
L’augmentation du nombre d’infections se vérifie dans tous les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, mais surtout dans trois pays du Cône Sud : le Brésil (81 %), suivi du Paraguay (6 %) et de l’Argentine (3,4 %), qui représentent 92 % de la totalité des cas et 87 % des morts.
« La sous-région a connu une augmentation de 254 % des cas par rapport à la même période en 2023 et de 408 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années », ajoute l’OPS, selon laquelle il y a également eu une augmentation des cas à la Barbade, au Costa Rica, en Guadeloupe, au Guatemala, en Martinique et au Mexique.
Hystérie en Argentine
L’Argentine, confrontée à un été austral humide, une surpopulation de moustiques et une flambée de dengue record, souffre alors d’une pénurie de répulsif qui confine à l’hystérie. Depuis des semaines on ne trouve plus de répulsif, que ce soit en spray, crème ou spirale dans les supermarchés et pharmacies de Buenos Aires.
Des témoignages d’altercations ou empoignades pour de rares flacons disponibles se multiplient. Et si sur Internet on peut acquérir de petites bombes de spray, normalement entre 5.000 et 6.000pesos (autour de 6 dollars), c’est pour six à sept fois ce prix.
Le gouvernement ultralibéral du président Javier Milei a été interpellé sur le sujet, critiqué par l’opposition pour son « absence ». Bien qu’hostile par nature à toute intervention étatique, il a dû agir jeudi, en exemptant de taxes l’importation de répulsifs, à titre exceptionnel pour 30 jours, « étant donné le contexte épidémiologique actuel et l’augmentation de la demande ».
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