Les sites archéologiques du littoral menacés par l’érosion

«Une fois que le site a disparu, c’est pour toujours », alerte Marie-Yvane Daire. La chercheuse au CNRS mène le projet Archéologie littorale outre-Atlantique (Aloa) visant à surveiller et anticiper les effets destructeurs des changements climatique et anthropique sur le patrimoine côtier des Antilles. L’état des lieux est alarmant.

Selon Jean-François Modat, conservateur régional de l’archéologie, « 160 sites archéologiques » sont menacés par le recul du trait de côte en Guadeloupe, « dont une quinzaine sont déjà en train de partir à la mer ». Quelque « 4.400 sites archéologiques sont recensés et parmi eux, 800 se situent à moins de 100 mètres du bord de mer », a-t-il estimé.

Des choix difficiles

De mardi à vendredi, un colloque international réunit des scientifiques spécialistes de la discipline au Moule, en Guadeloupe, pour présenter l’état des recherches sur l’Aloa. « L’objectif de ce projet, c’est à la fois de recenser les sites archéologiques en danger sur le littoral, mais aussi de les étudier avec une démarche de science participative qui implique le grand public », a expliqué à l’AFP Marie-Yvane Daire, chercheuse au CNRS qui mène le projet Aloa.

« Il y a un enjeu patrimonial », a-t-elle poursuivi, évoquant « un crève-cœur » dans le choix des sites à protéger. « On pourrait prioriser des sites qui appartiennent à une époque qu’on ne connaît pas bien », a-t-elle suggéré. « On sait qu’on ne pourra pas tout protéger et que nous allons devoir choisir qui on sauvegarde, qui on étudie et qui on laisse partir », a renchéri Jean-François Modat.

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