Dans les Deux-Sèvres, ces sports s’engagent contre l’alcool et les autres addictions

Imagine-t-on une troisième mi-temps de rugby, ou de foot, sans un demi de bière ? Ou une défaite noyée dans autre chose que de l’alcool pour la rendre plus supportable ? Cette culture festive, associée au sport, est au cœur d’un engagement pris jeudi 11 avril par onze structures sportives des Deux-Sèvres (1), qui ont signé un engagement pour le label « 100 % pur sport » à la préfecture.

« On ne conçoit pas la pratique sans boire un verre »

Il s’agit avant tout de prévention et d’encouragement à de bonnes pratiques, notamment auprès des jeunes : faire en sorte qu’ils « ne se rapprochent pas trop vite du bar », estime Laurent Pottier, inspecteur de la jeunesse et des sports au sein de l’inspection académique. « Dans beaucoup de sports, on ne conçoit pas la pratique sans boire un verre », concède Patrick Machet, président du comité olympique des Deux-Sèvres : il veut « dénormaliser » la consommation d’alcool, sans aller jusqu’à interdire l’alcool dans les buvettes. « C’est une question de volonté, et de message à faire passer », estime-t-il, conscient également que les buvettes font partie des recettes pour des petits clubs.

Les premiers signataires ne semblent pas avoir attendu ce label pour s’engager. « Quand des jeunes sont au bar et prennent la route après, ça nous interpelle forcément », souligne le président de l’Union athlétique de Saint-Florent, Christian Le Yondre. « Les gens qui tiennent le bar sont sensibilisés, ils ne doivent pas servir les gens qui reviennent trop souvent. »

Attention aux buvettes

Signataire également, le Comité départemental de rugby veut déployer les bonnes pratiques dans tous les clubs. « On a des buvettes, mais il ne faut pas que ce soit à n’importe quel prix. On demande toujours que quelqu’un ne boive pas pour pouvoir ramener ses amis », souligne Dany Fournier, le président du comité. Des actions de sensibilisation auprès des jeunes sont également menées avec la police, par exemple. « J’alerte les présidents de club : si un accident se produit, c’est leur responsabilité. »

De son côté, le district de foot, qui n’est pas encore signataire, souhaite aussi s’engager. Il compte 18.300 licenciés. « Ça fait huit ans que je suis président du district, et on faisait des actions déjà avant. On fait au mieux, estime Daniel Guignard, le président du district. Pour l’instant on n’a pas de problème, mais je ne dis pas que ça ne peut pas arriver. Mais souvent, dans les villages, le match de foot, c’est aussi ce qui remplace le bar parce qu’il n’y a plus que ça. »

Au-delà des risques routiers, l’alcool, même à faible dose, est la cause de nombreux cancers. Selon le ministère de la Santé, il est responsable de 49.000 décès en France par an, et coûte au système hospitalier 2,64 milliards d’euros.

(1) Les onze premiers signataires : Comité départemental de rugby des Deux-Sèvres, Taekwondo club niortais, Union athlétique Niort-Saint-Florent, Sport athlétique parthenaisien, Relais équestre équinoxe, Dojo Gâtine Parthenay, International sports et loisirs organisation, Académie sportive Saint-Pardoux-Soutiers, les Keep Cool, Athlétique rugby club Chauray, Sam basket Moncoutant

« Une prise de conscience doit être faite »

Selon le nouveau président d’Entraid’addict 79, Stéphane Desset, il est important que les clubs s’engagent sur le terrain de la prévention des addictions, notamment d’alcool. « Une prise de conscience doit être faite », estime-t-il, notamment auprès des jeunes. « Quand on est jeune, on se dit que c’est juste pour faire la fête. Sauf que la graine est plantée, et on peut tomber dans l’addiction. » Il reconnaît aussi que les addictions dans le sport n’existent « pas plus et pas moins que dans le reste de la société ».

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