Merci Monsieur le Président,
Je vous remercie pour l’organisation de ce débat de l’Assemblée générale sur l’exercice du droit de veto.
Monsieur le Président,
La France est attachée au multilatéralisme et en son cœur, au système des Nations Unies. Le Conseil de sécurité, auquel la Charte des Nations Unies confie la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales, continue à travailler. Au regard de la gravité des crises auxquelles le monde doit faire face, et aux attentes de la communauté internationale, il est essentiel que le Conseil de sécurité puisse agir. C’est le sens du projet de résolution porté par la France, concernant la situation au Proche-Orient, qui s’inscrit dans la lignée de la résolution 2728 et qui non seulement vise à répondre à l’urgence de la situation, mais aborde aussi l’avenir de Gaza et les paramètres d’un règlement politique du conflit.
Mais face à la multiplication des crises et des conflits, la France regrette le recours croissant au veto, qui atteint des niveaux inédits depuis la fin de la Guerre froide : onze vetos ces douze derniers mois sur des projets de résolution ont contribué au blocage du Conseil de sécurité sur certains conflits. Pour sa part, la France considère que le veto n’est pas un privilège, mais une responsabilité particulière pour les membres permanents. C’est dans cet esprit qu’elle n’a utilisé le veto que 18 fois depuis 1945 et n’y a pas eu recours depuis plus de 30 ans.
C’est également dans cet esprit de responsabilité que la France porte conjointement avec le Mexique une initiative depuis 2015, visant à encadrer le recours au veto en cas d’atrocités de masse. Cette initiative ne nécessiterait pas de modification de la Charte des Nations Unies pour être mise en œuvre et serait applicable aux membres permanents actuels. C’est une attente forte de cette Assemblée, comme en témoigne le soutien apporté par 106 Etats à cette initiative. Nous appelons tous les Etats membres qui ne l’ont pas encore fait à la soutenir, en particulier les autres membres permanents.
Enfin, pour renforcer notre système de sécurité collective, nous devons plus largement réformer le Conseil de sécurité. La France soutient son élargissement dans ses deux catégories de membres et souhaite qu’une négociation s’engage sans tarder sur la base d’un projet de résolution.
Monsieur le Président,
Le Sommet de l’Avenir organisé par le Secrétaire général en 2024 et les 80 ans des Nations Unies en 2025 nous offrent une occasion unique pour y parvenir. La France sera au rendez-vous avec ses partenaires.
Je vous remercie.
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