JO Paris 2024 : cyberharcèlement, handisport… Orange utilise des ateliers de football pour sensibiliser 300 jeunes

Le temps d’un atelier, les ballons de football sont devenus des « mauvaises paroles » et Idriss un « harceleur » ajustant son tir pour toucher ses camarades courant autour du terrain à la façon de baseballeurs. « Moi, je me fais jamais harceler », assure le garçon de 7 ans, licencié au FC Issy.

Comme les 300 autres jeunes qui participaient ce mercredi après-midi à l’événement « Good Connections », organisé par Orange sur la pelouse du stade de la Cité des Sports d’Issy-les-Moulineaux (92), il va pourtant devoir endosser à son tour le rôle d’« harcelé », tentant d’éviter les balles frappées au ras du sol dans sa direction, et de « complice » renvoyant les ballons dans le camp des harceleurs.

Une façon symbolique d’aborder une problématique qui touche de plus en plus les jeunes. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), environ 16 % des enfants de 11 à 15 ans ont dit avoir été harcelés en ligne en 2022, un chiffre en hausse sur quatre ans.

Dans le cadre de son partenariat avec les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 et de son initiative « For Good Connections », la société de télécommunications a ainsi convié des dizaines de clubs et association de football amateur franciliens à des ateliers de sensibilisation au cyberharcèlement et de découverte du cécifoot. Un événement de grande ampleur, qui s’est déroulé simultanément dans sept stades répartis dans toute la France et au cours duquel 2000 enfants et adolescents se sont glissés, par le truchement du sport, dans la peau d’athlètes handisport ou de personnes cyberharcelées.

Faire ressentir pour mieux se souvenir

« Vous pouvez dire quelque chose à quelqu’un, il ne retient pas forcément. Mais quand vous faites ressentir une émotion, en général, on s’en souvient », avance Karine Dussert-Sarthe, directrice Orange Île-de-France. Entouré de deux mascottes olympiques, Jean-François Fallacher, directeur exécutif d’Orange France, a rappelé que si le numérique est « source de progrès », il n’en demeure pas moins risqué pour les jeunes. Et de souligner : « On passe sept heures par jour devant les écrans, tout support confondu ».

Plus on passe de temps en ligne, plus les chances de faire des mauvaises rencontres sont grandes. Dans un rapport remis fin avril au gouvernement, dix experts préconisent ainsi de ne donner un smartphone, sans accès aux réseaux sociaux, qu’à partir de 13 ans, puis d’ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux « éthiques ». Son coprésident, le professeur Amine Benyamina, a déclaré au Parisien que « la lune de miel entre les enfants et les écrans doit cesser ».

« Ce genre d’atelier permet d’ouvrir la parole »

Pauline Le Mouellic en sait quelque chose. Venue encourager les jeunes sportives de Graines de Footballeuses, association dont elle la directrice et la fondatrice, elle rappelle que les filles sont « plus exposées que les garçons au harcèlement sur les réseaux sociaux ». « Parmi nos joueuses, certaines en ont déjà été victimes », explique-t-elle. « Souvent, elles dédramatisent et ont du mal à nommer ce qu’elles vivent. Ce genre d’atelier permet d’ouvrir la parole, de verbaliser du vécu et de comprendre que dans la mécanique du cyberharcèlement, on peut aussi être complice. »

Qu’en pense les principaux concernés ? Maillot Orange sur les épaules et arborant un sourire rayonnant, Nesrine, 11 ans, trouve l’atelier « utile » même si elle ne connaît pas de personnes ayant subi du harcèlement. Au terme du débriefe de l’atelier, mené par les « volontaires » d’Orange chargés d’aborder la question des « bons usages du numérique », la jeune footballeuse conclut : « C’est bien qu’on parle de ça, il y a tellement de gens méchants sur Internet… » Avant de courir vers un autre atelier.

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