Mathias Brunet
Elles étaient deux grandes rivales sur la scène internationale du patinage artistique. L’Américaine Nancy Kerrigan a causé la surprise lors des Jeux olympiques d’Albertville, en 1992, en remportant le bronze devant sa compatriote Tonya Harding, pourtant favorite. Kerrigan, cette jeune femme au regard angélique, est vite devenu la darling des Américains. Harding, en revanche, avait des allures moins sophistiquées. C’était un peu l’histoire du vilain petit canard contre la princesse adorée. Sept semaines avant le début des Jeux olympiques de 1994 à Lillehammer, Kerrigan est victime d’une attaque brutale après un entraînement à Detroit, à l’orée de son vestiaire. Un homme vient de lui asséner un coup de barre de fer à la jambe droite. Les images font le tour du monde. Kerrigan, en pleurs, répète de façon poignante cette phrase : « Pourquoi ? Pourquoi ? » On découvre vite l’identité de l’assaillant : il a été embauché par l’ancien mari de Harding, Jeff Gillooly. Harding se défend d’être au parfum des plans de Gillooly et on lui permet de participer aux Jeux. Heureusement pour Kerrigan, elle s’en tire avec une contusion à la cuisse et remporte la médaille d’argent. Le karma frappe Harding. Elle est victime d’un bris de lacet pendant sa performance et se contente du huitième rang. Quelques mois plus tard, on reconnaît sa culpabilité dans l’affaire et elle est bannie à vie par l’Association américaine de patinage artistique. La suite a été tumultueuse pour elle. Tonya Harding est devenue lutteuse, a eu des ennuis avec la justice et a même fait une tentative de suicide. Son histoire a fait l’objet d’un long métrage de fiction. Elle aurait désormais retrouvé la sérénité, mais réalisé la véracité de l’adage « le crime ne paie pas ».
Alexandre Pratt
Les Astros de Houston et leurs poubelles ? Pfff. Ce sont des minous dans le palmarès des systèmes de vols de signaux au baseball. Il y a eu des stratagèmes bien plus sophistiqués. En 1900, les Phillies de Philadelphie ont conçu un système électrique souterrain digne d’un roman d’espionnage. Un employé de l’équipe assis dans les gradins du champ centre observait les signaux du receveur adverse avec des jumelles, il les décodait, puis il les relayait à l’entraîneur du troisième but. Comment ? En envoyant une pulsion électrique que l’instructeur ressentait sous son pied, à un endroit prédéterminé près du coussin. L’entraîneur indiquait ensuite au frappeur le tir attendu. Sauf qu’un jour, l’arrêt-court des Reds de Cincinnati s’est douté d’une arnaque. Pendant une pause, il est allé près du troisième but et s’est mis à creuser frénétiquement le terrain, là où l’instructeur des Phillies se tenait depuis le début de la partie. Un policier et un préposé à l’entretien du terrain ont tenté de l’en empêcher. En vain. Les Reds ont déterré la boîte magique. Les tricheurs étaient démasqués.
Nicholas Richard
PHOTO LEE JIN-MAN, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Des athlètes russes ont bénéficié durant les Jeux olympiques de Sotchi en 2014 d’un système de dopage supervisé par Moscou.
Lorsqu’un athlète triche, comme Lance Armstrong, c’est scandaleux. Lorsqu’une équipe triche, comme les Astros de Houston, c’est inacceptable. Lorsqu’une nation entière triche, comme la Russie aux Jeux de Sotchi en 2014, il n’y a pas de qualificatif. Pas de mot assez puissant et significatif pour nommer cette manière de faire absolument dégoûtante. C’est brillant, dans une certaine mesure, car tout ce système mis en lumière dans l’excellent documentaire Icarus a été réfléchi et exécuté presque parfaitement. Mais dans l’absolu, la façon dont les Russes ont usurpé le système, trahi la confiance de la planète sportive et bouleversé l’honnêteté, l’authenticité et la carrière de leurs athlètes doit être considérée comme la plus grande tricherie de l’histoire du sport. Du dopage systémique orchestré par les politiciens les plus importants de la nation pour bousiller la plus grande compétition sportive au monde ? Rien ne sera jamais aussi grave.
Jean-François Tremblay
C’est déjà quelque chose d’avoir un seul tricheur, parfois quelques-uns, pire encore une équipe ou une organisation nationale. Ça reste de la petite bière à côté de… 11 000 tricheurs. Le marathon de Mexico de 2023 restera gravé dans l’histoire pour avoir été le théâtre de 11 000 disqualifications, soit presque le tiers des inscrits. Ces coureurs ont tous raté différents points de contrôle le long du parcours, pour différentes raisons allant de la prise de raccourcis à l’utilisation du vélo ou même… des transports en commun. Pire : ce n’était pas la première fois que des milliers de coureurs étaient disqualifiés à Mexico ! C’était aussi arrivé en 2017 et en 2018. Petit conseil en terminant, si vous ne voulez pas courir le marathon au complet, il existe une très bonne manière de vous y prendre : restez à la maison. Au fond, personne ne vous force à le faire.
Appel à tous
Selon vous, quelle est la pire tricherie sportive de l’histoire, et pourquoi ?
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