À deux semaines de la première au théâtre, la toute nouvelle pièce de Caroline Bélisle, Les ensevelies, vient de paraître en format livre; une œuvre troublante, criante d’actualité autour de la disparition. En musique, je vous invite à découvrir l’univers musical de la formation Jane & Compagnie, né de la plume d’une auteure-compositrice-interprète originaire de Moncton.
Les ensevelies, Caroline Bélisle
Dans sa nouvelle création théâtrale, l’autrice de Moncton nous convie à un genre de suspens dramatique qui explore le thème de la disparition et plus particulièrement, l’impact que cela peut avoir sur ses proches. L’action qui se déroule dans une petite maison surplombant une grande forêt met en scène une mère Odessa et ses filles Agléa, 16 ans et Elvine, 20 ans. Un matin ensoleillé, Pernille, la plus jeune de la famille, est partie sans ses souliers se promener en forêt comme elle en avait l’habitude. La jeune fille de 12 ans aimait cueillir des fleurs pour les rapporter à la maison et les placer entre les pages des encyclopédies de son père. Or, cette journée-là, elle n’est jamais rentrée. C’est l’été, Elvine est de retour à la maison après avoir quitté le nid familial pour aller vivre en ville. Elle revient pour aider sa mère et sa soeur dans leurs recherches pour retrouver la benjamine. Au fil des saisons, Agléa et Elvine arpentent les sentiers, les lacs, les rivières, les champs fouillant de fond en comble la forêt dans l’espoir de revoir leur sœur. Elles ne trouvent rien. Pendant ce temps, la mère attend son retour, convaincue que sa petite fille s’est égarée en forêt. Même si l’espoir diminue, elle ne veut surtout pas croire qu’elle est morte. Elle devient obsédée, elle ne mange plus, ne sort plus et ne dort pratiquement plus. «Y faut qu’elle sache où me trouver quand elle va revenir. Y faudrait pas qu’elle arrive ici et qu’elle sache pas où je suis et qu’elle se sente seule…», se dit la mère.
Un voisin Louis effectue aussi des recherches de son côté pour la retrouver. Seulement «trois-cent-vingt-six-pas» séparent sa maison de la leur. La disparition de Pernille trouble les relations familiales, le père ayant quitté la maison. Chacun vit sa peine à sa façon. Plus on avance, plus on sent leur désespoir et leur isolement du monde.
L’aînée vient même à douter des bonnes intentions du voisin. Dit-il réellement la vérité à propos du fait qu’il n’a pas vu Pernille la journée de sa disparition? Tout s’effrite petit à petit dans ce récit naviguant entre la réalité et le surréalisme, où les fleurs occupent une place étonnante. Au printemps, lorsque les narcisses se pointent, les secrets ensevelis se révèlent, mettant fin au suspens.
Cette nouvelle œuvre théâtrale de Caroline Bélisle diffère de son travail habituel. Nous ne sommes pas du tout dans l’humour, bien que l’on puisse reconnaître sa plume sensible et cette façon d’aborder des enjeux humains avec finesse et ingéniosité. Dans Les remugles ou la danse nuptiale est une langue morte, il était question de solitude. Cette fois, c’est la peine que provoque la disparition d’un être cher. La pièce évoque les féminicides, les disparitions inexpliquées et la violence faite aux femmes. «Pourquoi on nous épingle comme des papillons de collection / Pourquoi le mot victime est un nom féminin…», énonce Odessa dans une déclaration puissante.
Une œuvre troublante et percutante inspirée de la mythologie grecque que j’ai bien hâte de voir sur scène. La première de cette nouvelle production théâtrale, mise en scène par Isabelle Bartkowiak, est présentée le 4 novembre au théâtre l’Escaouette. Le livre est paru le 15 octobre. La dramaturge est aussi une des autrices invitées au Salon du livre de Dieppe. (Éditions Perce-Neige, 2025). ♥♥♥♥
Les ensevelies de Caroline Bélisle publié aux Éditions Perce-Neige. – Gracieuseté: Perce-Neige

Jane & Compagnie lance l’album Virginia. – Gracieuseté
Virginia, Jane & Compagnie
Originaire de Moncton, Jane Ehrhardt, qui est établie à Québec, évolue autant sur la scène musicale francophone qu’anglophone. Celle qui a fondé le duo électro Alexandra Lost, a créé récemment le groupe Jane & Compagnie. Fondée en 2023, cette formation de la ville de Québec qui incarne l’esprit du country et les racines du rock’n’roll, rassemble plusieurs musiciens, dont deux membres des Chercheurs d’or (Isabeau Valois, Luke Dawson) et d’Anatole (Jean-Étienne Collin Marcoux), ainsi que Simon Paradis. À la fois ancré dans les paysages maritimes et les grands espaces de la région de Portneuf, leur musique énergique inspirée du country outlaw à la Waylon Jennings, comporte différentes textures sonores teintées de disco, de rock, et un soupçon de psychédélique. Avec sa voix au timbre particulier et son accent coloré, l’auteure-compositrice-interprète arrive à se distinguer dans cet univers musical. Des chansons qui explorent le quotidien, l’amour et le voyage. «Virginia est une invitation à prendre la route, à se laisser guider par l’instinct et à célébrer ces moments de liberté totale. On y retrouve l’âme du country vintage, mais avec une énergie rock et des textures sonores qui nous emmènent vers de nouveaux horizons», souligne Jane Ehrhardt, dans un communiqué accompagnant la sortie de l’album.
Airs accrocheurs, rythmes enlevants, instrumentations riches, cette nouvelle collection de cinq titres de divers horizons musicaux évoque la liberté, l’errance et les virées sans fin, comme en témoigne la chanson Les gens qui veillent tard, concluant le disque de belle façon. Ce nouvel opus représente un virage musical pour le groupe, si on le compare au premier EP essentiellement plus country. Virginia arrive dans nos écouteurs vendredi. ♥♥♥½
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