Cap sur la littérature antillaise à l’université, en Martinique

À l’université des Antilles, les étudiants des filières littéraires se sont réunis autour d’ateliers dédiés à la création littéraire, aux métiers du livre et à la transmission culturelle. Organisée dans le cadre du troisième « Festilivre », cette journée d’échanges, le mercredi 22 octobre, a mis à l’honneur toute la richesse de la littérature martiniquaise.

Les jeunes martiniquais lisent moins. Face à ce constat, l’université a organisé une journée autour du livre dans le cadre du troisième Festilivre. « L’objectif est de permettre aux étudiants d’interagir, de discuter, d’échanger avec des auteurs martiniquais. Ces ateliers mettent en avant les enjeux et les défis de notre littérature. Les étudiants tournent de plus en plus le dos à la littérature« , commente Clarissa Saint-Hilaire, enseignante en littérature et organisatrice de l’événement. « Nous voulons leur montrer que les mots, les livres, la culture sont toujours essentiels pour penser le monde : comment elle aide à comprendre notre histoire et notre société actuelle« , poursuit-elle.


Imanyé Dalila Daniel, autrice et présidente de l’association des auteurs de Martinique


Grâce à l’association Les auteurs de Martinique (LAM), les étudiants ont pu échanger avec des écrivains, des éditeurs et d’autres acteurs du monde du livre. Au programme : des auteurs invités, un atelier sur les métiers du livre avec une éditrice, une traductrice et un libraire, mais aussi une réflexion inédite sur le rapport entre intelligence artificielle et littérature.

Pour Imanyé Dalila Daniel, présidente de LAM, cette rencontre clôturait plusieurs semaines d’animations du Festilivre 2025, organisé depuis le 6 octobre à travers toute l’île : « Nous avons tenu à être présents de la maternelle à l’université. La Martinique est une terre d’écrivains : Aimé Césaire, Frantz Fanon, Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant… Notre association regroupe une cinquantaine d’auteurs, jeunes et confirmés, qui font vivre cette richesse littéraire. »

Des ateliers riches et inspirants

Parmi les intervenants, Rolande Bosphore, historienne et membre de LAM, animait un atelier sur le lien entre histoire et littérature. « Je veux montrer aux jeunes que chaque roman contient des éléments d’histoire. Lire, c’est aussi comprendre son passé et sa société« , explique-t-elle.

Je me suis lancée dans l’auto-édition, donc je touche à toutes les étapes de la création d’un livre. Ce n’est pas facile, mais c’est une passion. L’auteur est souvent le moins bien payé de la chaîne, mais le contact humain et la transmission valent tout

Valérie Troddal, romancière

Du côté des étudiants, Carolane se réjouit de la rencontre avec les professionnels de l’édition et de la littérature. « C’est un plus énorme pour mon avenir, car je veux devenir journaliste, peut-être écrivaine aussi« , dit-elle. Et pour Soraya, « le livre est un moyen de transmission. C’est important que ce genre d’événement vienne à nous, pour que nous puissions échanger avec les auteurs et mieux comprendre le rôle de la littérature dans notre société.« 

On utilise tous l’IA aujourd’hui. Cet atelier sur l’intelligence artificielle m’a permis de réfléchir à ses usages et à ses dangers. J’aimerais travailler plus tard dans la culture, pour contribuer à faire rayonner la Martinique.

Dennis, étudiant en première année d’histoire

Enfin, Odile, étudiante salariée, exprime son attachement à la langue créole : « Le créole, c’est notre langue, notre identité. C’est important de la préserver et de la transmettre. Ces ateliers m’aident à la maîtriser pour, demain, pouvoir l’enseigner et la faire vivre. »


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