VIE CHRÉTIENNE : Croître à tous égards pour vivre en « mode destinée » – ACTUALITÉ CHRÉTIENNE, CHRÉTIENS DU BURKINA FASO

« Comment pouvons-nous prétendre être des disciples accomplis si nous refusons de grandir ? » C’est par cette question fondamentale que le pasteur Ardjima Haro, président de l’Église Évangélique SIM du Burkina Faso, a introduit sa prédication lors du culte dominical du 19 octobre 2025 à l’église Goudrin de Ouagadougou. Tiré de 3 Jean 1 : 2 : « Bien-aimé, je souhaite que tu prospères à tous égards et sois en bonne santé, comme prospère l’état de ton âme », son message a mis en lumière la volonté de Dieu pour une prospérité intégrale de ses enfants.

Le serviteur de Dieu a insisté sur le lien vital entre la croissance personnelle et l’accomplissement de la Grande Commission. « Sans croissance, il est impossible d’accomplir efficacement l’œuvre que Christ nous a confiée. C’est la raison même de notre présence sur cette terre », a-t-il déclaré.

Il a rappelé les quatre étapes incontournables du discipolat : la conversion, la croissance, la reproduction et la multiplication. « Ce processus n’est possible que si le disciple s’engage dans une croissance authentique et intentionnelle », a-t-il souligné.

Les sept piliers d’une croissance équilibrée

Le pasteur Haro a ensuite détaillé les sept domaines dans lesquels le croyant est appelé à progresser pour vivre une vie équilibrée. « Cette croissance concerne tout l’homme, et l’équilibre entre ces aspects est essentiel. Nous nous concentrons souvent sur la vie spirituelle et oublions le reste, mais Dieu veut une croissance complète », a-t-il affirmé.

1. La croissance spirituelle : le fondement non négociable

Toute croissance, a-t-il rappelé, commence par une nouvelle naissance en Jésus-Christ. « Tu peux tout posséder, mais si tu rates le ciel, c’est zéro », a-t-il lancé, citant Marc 8 : 36. Il a exhorté les fidèles à cultiver une vie de prière, de jeûne et une étude assidue de la Parole de Dieu.

2. La croissance intellectuelle : renouveler son intelligence

Déplorant la négligence de la lecture biblique au profit des distractions modernes, notamment les réseaux sociaux, il a encouragé la mise en place d’un programme personnel de lecture et de méditation des Écritures. « Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence », a-t-il rappelé, évoquant Romains 12 : 2.

3. La croissance émotionnelle : maîtriser ses émotions par l’Esprit

Sur le plan émotionnel, il a établi un parallèle entre les fruits de l’Esprit (Galates 5 : 22) et ce que le monde appelle aujourd’hui intelligence émotionnelle. « Celui qui développe les fruits de l’Esprit, l’amour, la paix, la patience, la douceur, la maîtrise de soi, saura gérer ses émotions et celles des autres. Cependant, une simple colère peut détruire des années de travail », a-t-il averti.

4. La croissance physique : le corps, temple du Saint-Esprit

Abordant la dimension physique, le président de l’EE/SIM a rappelé que notre corps est le temple de Dieu (1 Corinthiens 6 : 19). À travers l’histoire édifiante d’un jeune pasteur qui a « tué le cheval » (son corps) par négligence, il a exhorté à une discipline de vie : exercice physique, repos et alimentation saine. « Certaines maladies ne sont que le fruit de notre indiscipline », a-t-il déploré.

5. La croissance des relations familiales : la première Église

Le pasteur Haro a insisté sur la qualité des foyers chrétiens, invitant à lire 1 Timothée 5 : 8. « Si nos familles sont désunies, comment prétendre être la lumière du monde ? » a-t-il interrogé. « L’Église locale est l’assemblée de ces “premières Églises” que sont nos foyers. »

6. La croissance des relations sociales : un tremplin pour l’évangélisation

Le prédicateur a mis en avant la puissance de l’évangélisation relationnelle. « Tu peux amener mille personnes à Christ lors d’une campagne, mais combien seront encore là dimanche prochain ? » a-t-il fait remarquer. « Une relation durable permet un suivi et une reproduction spirituelle authentique. »

7. La croissance financière : une gestion sage et responsable

Sur le plan financier, le pasteur a déploré le paradoxe africain : « Nous sommes le continent le plus riche, mais le plus pauvre à cause d’une mauvaise gestion. Nous sommes des gaspilleurs professionnels. Pourtant, la bonne gestion apporte l’abondance. » Se référant à Proverbes 21 : 5, il a exhorté les fidèles à la planification, à la discipline budgétaire et à une vision de l’argent comme outil pour soutenir l’œuvre de Dieu.

Appel à un plan de croissance personnelle et équilibrée

En conclusion, le Pasteur Ardjima Haro a invité chaque croyant à une introspection sincère. « Avoir un plan stratégique de croissance personnelle n’est pas optionnel », a-t-il affirmé.
« Dieu ne nous a pas envoyés pour vivre “en mode été”
(dans la complaisance), mais pour vivre en mode destinée. »

Pour clore son message, il a interpellé l’assemblée : « Pouvez-vous, dans chaque aspect de votre vie, citer les habitudes que vous cultivez pour grandir ? Si non, il est temps de vous doter d’une stratégie. Personne ne peut accomplir la Grande Commission sans un plan de croissance délibéré. Croître à tous égards, c’est vivre pleinement sa destinée en Christ. »

Pour le Journal Chrétien
Emmanuel LANKOANDÉ

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