Pour son affiche, le Pépélé Festival a choisi un avion long-courrier. L’événement, qui se tient, du 30 juin au 2 juillet, au Point Fort d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) consacre, pour la deuxième année d’affilée, sa programmation à deux genres musicaux africains, l’afrobeats nigérian et l’amapiano sud-africain. Et il invite au voyage, dans les clubs de Lagos d’abord, mais aussi dans toutes les discothèques afro du monde entier, et pas seulement.
Écouter aussi Burna Boy, la star de l’afrobeats à la conquête de la pop mondiale
Le succès de l’afrobeats est tel que les stars du genre Wizkid, Burna Boy ou Davido remportent des Grammy Awards aux Etats-Unis ou réalisent des records de ventes et de streamings en Europe. En France, ils jouent à guichets fermés à Paris la Défense Arena pour Burna Boy ou à l’Accor Arena pour Wizkid. Le genre fait aussi des émules chez les DJ afrobeats, avec un « s » final, à ne pas confondre avec l’afrobeat de Fela Kuti, à qui la Philharmonie de Paris avait consacré une exposition, du 20 octobre 2022 au 11 juin.
Lors de la dernière Fête de la musique, le 21 juin, la rue Chanzy, dans le 11e arrondissement de Paris, a pris des airs du carnaval afrocaribéen de Londres. Le collectif Spiritual Gangsta, mené par DJ Anaïs B, a fait décoller toute la nuit un public compact, stylé et synchronisé sur les pas de danse de ces afrobeats nés au Nigeria mais qui empruntent aujourd’hui à toute la diaspora afro-descendante.
Cette même Anaïs B jouera lors de la première soirée du Pépélé Festival, qui tient autant d’un festival de musique que d’un défilé de mode, tant le cérémonial qui entoure le voyage en avion est important : « Tous les enfants de la diaspora ont connu ce moment du départ en vacances… bien s’habiller, attendre des heures à l’aéroport, explique Nadim, l’organisateur du festival. L’afrobeats est pareil : il part dans un sens et revient dans l’autre. Cette musique n’aurait pas connu ce succès si elle était restée dans son environnement local. »
« De la pop africaine »
Davido, qui a publié, en mars, l’album Timeless, n’en finit pas de cumuler les millions de streamings grâce à son titre Unbelievable, devenu un phénomène sur TikTok. Comme Wizkid et Burna Boy, il appartient à la classe moyenne nigériane qui a étudié à l’étranger, tout en restant très attaché à ses racines. Fils d’un entrepreneur millionnaire, Davido est né à Atlanta, aux Etats-Unis, puis est retourné au pays avant de repartir faire ses études dans l’Alabama.
Bouteille de cognac à la main, d’une marque française qui le sponsorise, des colliers de diamants autour du cou comme son idole 50 Cent, le chanteur raconte l’histoire de ses parents avec fierté dans un salon de sa maison de disques française : « Dans le village de ma mère, tous les habitants se réunissaient tous les six mois pour se cotiser et envoyer un bon élève faire ses études à l’étranger. Mes parents se sont ainsi rencontrés à Londres avant d’émigrer en Amérique. »
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