un homme tué par une balle perdue en Guyane

Un mort, en outre-mer. Les violences urbaines qui ont suivi le décès du jeune Nahel ont tué, dans la nuit de jeudi 29 à vendredi 30 juin, en Guyane, un habitant de la cité Stanislas, voisine du quartier populaire de Mont-Lucas, à Cayenne. « C’est un mort de trop », a déclaré le préfet Thierry Queffelec, vendredi 30 juin.

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La police fait savoir que l’homme de 54 ans, salarié de la collectivité territoriale de Guyane, se trouvait sur son balcon au rez-de-chaussée quand il a reçu au thorax une « balle perdue tirée par les émeutiers ». Deux journalistes de Guyane La Première étaient en train d’interviewer le directeur territorial de la police nationale quand ils ont entendu un tir, puis les cris de détresse de la victime située à quelques dizaines de mètres de là. Le président de la collectivité, Gabriel Serville (divers gauche), a exprimé « une profonde tristesse et un immense émoi ». « Cette perte est désastreuse et plonge des familles guyanaises dans la souffrance et la peine », a-t-il ajouté, en « condamnant avec force l’usage d’armes à feu et toutes les formes de violence qui ont entraîné cette tragédie ».

« Les constatations et l’enquête établissent sans conteste que les tirs proviennent des émeutiers, la police n’a jamais fait usage d’arme létale tout au long de la soirée », explique au Monde Philippe Jos, le directeur territorial. « On aurait pu avoir un collègue décédé, ajoute-t-il. Quand nous sommes intervenus dans la cité, il y a eu à plusieurs reprises des tirs d’arme à feu, et lorsque nous avons quitté les lieux il y a eu une seconde série, dont le tir mortel qui a atteint la victime sur sa terrasse. »

Pas de nécessité de « prendre une mesure de couvre-feu »

A Mont-Lucas, les policiers ont également été la cible de nombreux tirs de mortiers et de feux d’artifice. Des jeunes avaient fait passer jeudi des messages sur les réseaux sociaux témoignant de leur solidarité avec Nahel, et de leur volonté d’en découdre avec la police. Au cours de la nuit à Cayenne, des barrages ont été érigés puis incendiés dans quatre quartiers, à Mont-Lucas, au Village chinois, à Novaparc et à Chatenay. La police fait savoir qu’elle avait tiré 140 grenades lacrymogènes et procédé à une quarantaine de tirs de lanceurs de balle de défense (LBD). D’autres communes, Matoury, Macouria et Kourou, ont été touchées par des incidents. Six personnes ont été interpellées dont quatre mineurs. Vendredi, le préfet a décidé de fermer les commerces à 20 heures.

Dans les territoires d’outre-mer, les violences ont surgi quarante-huit heures plus tard que dans l’Hexagone, mais elles en ont suivi le modèle : tirs de mortier d’artifice, mobilier urbain et véhicules incendiés, heurts entre jeunes et forces de l’ordre.

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