Rema, Ayra Starr et l’afrobeats à la conquête du Montreux Jazz Festival

Sorti l’année passée, le hit désormais interplanétaire et streamé plus de 840 millions de fois sur Spotify fait de Rema le premier et le seul artiste africain à avoir enregistré plus de 35 millions d’auditeurs mensuels dans l’histoire de la plateforme. Le remix de la chanson sorti en août dernier, avec la pop star américaine Selena Gomez, a encore renforcé son emprise sur les différents classements de streaming.

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«Rema était dans notre radar depuis 2020, confirme Rémi Bruggmann, coprogrammateur du Montreux Jazz Lab. Nous avons toujours eu la volonté de présenter ce genre musical, nous répondons aux tendances et à la demande du public.»

Dans la playlist de Barack Obama

C’est en 2019 que ce phénomène de la pop africaine part à la conquête du monde. Rema, né Divine Ikubor, au sud du Nigeria à l’aube de l’année 2000, vient de sortir son premier EP. Les compositions de ce nouveau prodige formé sur les bancs de l’église, Dumebi ou encore Corny, s’érigent déjà au rang de tubes mondiaux, après que l’artiste s’est offert une place de choix dans la désormais iconique playlist estivale du président Obama. Rien que ça.

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Rema défend ainsi l’afrorave, un sous-genre de l’afrobeats aux influences arabes et indiennes, voluptueux et aux basses envoûtantes. On distingue des sonorités tantôt jazzy, tantôt dancehall aux allures pop, à l’image de son titre Wine en featuring avec l’artiste française Yseult. «J’essaie de faire ma part pour que l’afrobeat puisse évoluer de la meilleure des façons, que ça parle à ma génération, et que ça puisse toucher chaque auditeur qui y prête une oreille», détaillait-il dans une interview accordée à Skyrock.

Voilà maintenant plusieurs décennies que l’afrobeat parcourt le monde. Ce style musical émerge dans les années 1970 à la faveur de l’artiste nigérian Fela Kuti, inspiré par la musicalité de l’Ouest africain, jazz ou encore funk. De quoi poser les jalons d’un nouveau style homonyme: l’afrobeats (avec un s), qui devient, dès le début des années 2000, la référence de la musique africaine actuelle, porté par des artistes à la renommée planétaire tels que Burna Boy, Wizkid, ou encore Tems.

Génie de la génération Z

Du haut de ses 23 ans, Rema démontre une nouvelle fois le génie d’une génération Z intrépide et décomplexée, prête à propulser son art au sommet. Ce mardi, c’est sa complice Ayra Starr, 21 ans, qui ouvrira la scène du Lab. Nouvelle reine de l’afrosoul, la jeune artiste née au Bénin a évolué entre Cotonou et le centre de Lagos, au Nigeria, d’où elle a su puiser ses différentes sources d’inspiration. «Ce plateau est solide et nous semblait cohérent musicalement, il existe une complémentarité entre ces deux artistes, étaie Rémi Bruggmann. Ça s’inscrit dans l’ADN du Montreux Jazz.».

Les hits de la jeune artiste au timbre suave et enivrant se taillent eux aussi une place de choix dans les classements. Le titre Rush, issu de son premier album 19 & Dangerous, atteint des sommets, cumulant près de 200 millions de vues sur YouTube, devenant à son tour un challenge de référence sur TikTok, où des danseurs plus ou moins aguerris se mettent en scène dans des capsules. Le concert de ce mardi se jouera à guichets fermés. Les enfants prodiges de l’afrobeats continuent ainsi de faire rayonner l’énergie de tout un continent.


Rema et Ayra Starr en concert au Montreux Jazz Festival, le ma 4 juillet 2023 à 20h.

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