L’ancien domaine du maître yoga Maurice Daubard devient un havre pour musiques créoles et afrobeat

Saint-Aubin-le-Monial deviendra-t-il le point de ralliement des amateurs de musiques caribéennes, cajun, funk et autres ? C’est en tout cas le souhait le plus profond de musiciens du Bocage qui ont en commun cet amour du rythme.

Ce samedi 1er juillet, à partir de 17 heures, trois groupes se succéderont.

La tête d’affiche est l’ultime trompettiste de Fela Kuti, Muyiwa Kunnuji, qui vient jouer dans l’Allier avec le septet Osemako. Le musicien nigérian retisse l’afrobeat avec ses racines traditionnelles africaines et avec la musique classique noire américaine qu’est le jazz. De quoi réjouir les oreilles les plus affûtées et les corps les plus mélomanes.

Avant cela, Olojuni montera sur scène. C’est le groupe des organisateurs de la soirée et ils sont inflammables ! Ceux qui les ont écoutés à Cressanges (Crapa’ut) ou à Avermes (Alléla) savent qu’ils mettent le feu, en l’allumant doucement, grâce à des chansons créoles d’une finesse de brindilles, et en l’attisant avec un tonnerre de percussions et des éclairs de guitare à la Hendrix. Ça groove dans le Bocage.

Qui est Olojuni, ce groupe de créole funk, à l’affiche de Crapa’ut et du Festiv’Alléla ?

En première partie, hommage sera rendu à l’américain JJ Cale, aux bottes de paille et aux bicoques sur les terrasses desquelles une chaise à bascule en bois attend le travailleur comme Saint-Aubin-le-Monial attend ses festivaliers. Avec impatience.

Pour y aller, rendez-vous entre le Poirier et le Piment – véridiques ! Le Pirolin est un lieu-dit unique qui a déjà une belle existence en tant que centre international de formation au yoga. C’était le domaine du maître yogi Maurice Daubard, décédé en mai 2022.

Grand spécialiste du yoga, installé à Saint-Aubin-le-Monial (Allier), Maurice Daubard est mort à 92 ans [archive]

Le nouveau propriétaire est un artiste passionné. Olivier Benhaïm est membre du groupe Olojuni, groupe créé au moment du confinement. Lui-même est arrivé dans l’Allier en 2014. « J’ai eu un coup de cœur. Il y a des arbres sublimes, du calme, une notion de far-west aussi, des habitants accueillants. »

Caravansérail

Olivier a cherché longtemps une maison à acheter assez grande pour « être un caravansérail », une place-forte, un lieu d’accueil, une école d’improvisation… C’est grâce à une amie de Nicolas Koch, le batteur d’Olojuni, qu’il apprend que Maurice Daubard veut vendre son domaine, au Pirolin. Il a alors 90 ans.
« La vente devait être conclue le 26 mai 2022, il est mort le 18. »
La vente est repoussée, la transmission des clés est finalement réalisée en avril 2023. « Je n’ai jamais rencontré Maurice Daubard, mais je le découvre intimement en réalisant les travaux. Il y a des choses surprenantes. Par exemple, comme il prônait l’ascèse et la résistance au froid, il n’y a pas de chauffage ni d’eau chaude dans la moitié des bâtiments. »

C’est entouré d’amis et de musiciens qu’Olivier ranime les lieux, avec l’espoir d’accueillir samedi soir au moins 200 personnes et jusqu’à 400. 

Stéphanie Ména